Henri Béraud, Ce que j’ai vu à Moscou chapitre La Faucille p.154
Lénine a dit :
« Les paysans laborieux sous la conduite des ouvriers, édifient le socialisme. »
En disant cela Lénine explique ou résume, me semble-t-il, fort bien le problème de base du communisme à savoir la relation entre deux mondes, celui des paysans et celui des ouvriers.
Mais Béraud ajoute plus loin :
D’abord les ouvriers russes ne conduisent rien. Ils obéissent, en pérorant, à une poignée d’intellectuels. Mais ces chefs eux-mêmes ne mènent pas large devant les paysans.
Béraud décrit plus loin qu’en effet ces paysans étaient pleinement conscient de détenir un pouvoir
Il y a cent dix millions de cultivateurs dispersés, têtus, finauds, indociles, que l’on doit sans cesse amadouer,- et devant qui il faut, à tout bout de champ, renier l’Evangile soviétique. « La vérité, écrit le communiste américain Eastman, est que le parti bolchevik débuta par le mot d’ordre : « Portons la lutte des classes à la campagne « , et qu’il soutient maintenant officiellement la paysannerie aisée. |