( En 1941/43) "Dès que la femme de Churchill avait tourné les talons, dit Mme De Gaulle, celui-ci se servait un cognac bien tassé qu’il avalait d’un trait… "
Lors de l’intérim de Président du conseil, en attente de la nouvelle constitution de la Vème république en janvier 1959, De Gaulle reçoit Churchill en novembre 1958 à l’Hôtel Matignon pour lui remettre la croix de l’Ordre de la Libération.
« Son compagnon de résistance, son adversaire, son ami, est devenu un vieillard sénile, bouffi, le regard perdu, dit-elle. Quel naufrage la vieillesse ! »
Elle n’assiste pas à la cérémonie mais par la fenêtre du petit salon, elle observe son mari dont les yeux évitent ceux, dans le vague, de son hôte : « Voilà une cérémonie de trop. Pourquoi vouloir rendre hommage encore et encore, dit-elle »« Churchill-De Gaulle, c’est une image du passé. »
Elle se rappelle le désastre du dernier séjour de Churchill à Paris et de leur visite à Londres : « Le vieil homme presque hagard, ne sachant plus très bien distinguer le réel d’un rêve vide. »
Si l’on retire le coefficient d’approximation de Geneviève Moll qui a écrit la biographie de Yvonne De Gaulle, celle-ci qui avait par certain coté une image « fin du 19ème siècle » en déplorant les angelots nus et les naïades presque nues des tableaux de maître de l’Hôtel Matignon, était une observatrice très fine, très détachée du travail de son mari et même implacable.
Elle avait dit avant que De Gaulle se représente pour un 2ème septennat : « voilà un septennat de trop ». |