Le bouquin d'histoire de Georges-André Chevallaz destiné aux écoliers dans lequel était traité la Seconde Guerre mondiale est devenu "Le Chevallaz" est en même temps une cause de toute la révision. On lui reproche bien sûr de ne pas avoir parlé des échanges commerciaux avec l'Allemagne. Ce serait intéressant de voir si les bouquins américains parlent correctement du financement de l'Allemagne, fermons la parenthèse.
L'historien G-A Chevallaz a été officier pendant la SGM, syndic (maire) de Lausanne et Conseiller fédéral en charge du département militaire. En tant qu'historien il en savait suffisamment sur Hitler pour savoir que ce n'était pas un chef indien que l'on achetait avec des pacotilles, ni même un sérieux partenaire commercial à qui l'on pouvait faire confiance comme l'a crû Staline.
G-A Chevallaz, comme la plupart de ses contemporains et donc la génération de la mob, étaient convaincus que sans armée suisse les Allemands seraient entrés en Suisse. Mais on leur a bien fait comprendre que c'était absolument faux, l'armée n'y était pour rien, on aurait pu s'en passer. Je remarque qu'encore aujourd'hui une grande partie des historiens suisses ont une peine folle a admettre la possibilité que des Suisses auraient pu tuer en cas d'attaque. L'idée même d'avoir un homme dans le viseur d'un fusil et tirer est manifestement insupportable à beaucoup de Suisses et surtout à ces historiens souvent d'obédience pacifiste. Ce sentiment va encore plus loin, dernièrement lors d'un débat sur la peine de mort, on a vu Ziegler prendre la défense de ce pauvre malheureux ouvrier suisse que l'on avait fusillé pour la misérable cause qu'il avait fourni des documents aux nazis ! Scandalisé Ziegler.
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Bon, en tout cas je remarque qu'effectivement le rôle protecteur de l'armée suisse, pendant la SGM, est totalement sous-estimé par les historiens suisses, à une ou deux exceptions près. J-J Langendorf & Pierre Streit dans leur dernier livre ainsi que Stephen Halbrook ont démontré que contrairement à la majorité des historiens suisses, les Allemands ne sous-estimaient nullement l'armée suisse qui a été donc autant dissuasive (plus à mon avis) que les échanges commerciaux.
Si je me suis informé sur cette période c'est que j'ai senti un profond sentiment d'injustice vis à vis de la génération de la mob. Les Suisses d'aujourd'hui ne comprennent encore pas tout l'immense travail qu'a accompli leurs parents ou grands-parents en agissant du mieux qu'ils ont pu pour nous préserver de la pire chose connue dans l'histoire de l'humanité: le nazisme.