Ouvrage relatant l'histoire militaire de l'Italie contemporaine débutant avec la conquête de la Cyrénaïque en 1911 jusqu'à la fin tragique de Benito Mussolini, exécuté dans de mystérieuses circonstances à Giulino di Mezzagra, sur les rives du lac de Côme.
Le régime fasciste, dont la description n'est pas l'objet du livre, est évoqué dans le cadre de la prise du pouvoir lors de la Marche sur Rome le 29 octobre 1922 et au travers de ses organisations paramilitaires comme les Ballila ou la MVSN.
Description du livre
L'engagement militaire italien commence par la guerre d'Ethiopie et le concours militaire à l'Espagne nationaliste de Franco. L'Italie entre dans le conflit mondial en attaquant la France par le "coup de poignard" du 10 juin 1940.
L'Afrique du Nord occupe une place importante du livre, avec bien sûr la bataille d'El Alamein. Une unité : le régiment Giovani Fascisti (GG.FF) composé d'engagés volontaires se distinguera particulièrement en Tunisie en 1943.
Le chapître grec décrit la légèreté, l'incompétence voire même l'inconscience de l'Etat-Major italien engageant une guerre voulue par Ciano (voir l'excellent livre de Michel Ostanc : Ciano, un conservateur face à Hitler et Mussolini). Puis c'est la désastreuse campagne de Russie, une partie peu connue et intéressante est l'acheminement par voie de terre de l'autocolonna Moccagatti (comprenant 6 sous-marins de poche CB et des canots torpilleurs ) de la Spezia aux rivages de la mer Noire, ce qui constitue un exploit. Les MAS seront également présentes sur le lac Ladoga.
Une large part est consacrée à la Regia Marina et à la duplicité des amiraux, notamment Franco Maugeri, décoré après la guerre pour services rendus à la cause alliée. La flotte a été entièrement livré aux anglo-américains dans le plus grand déshonneur, sans se saborder comme le fit à Scapa Flow la flotte de la marine impériale allemande. Bien entendu, les différents engagement de la X MAS y sont décrits comme l'exploit des "maiali" à Alexandrie le 21 décembre 1941. L'ouvrage La Decima MAS (Histoire & Collection des mêmes auteurs) relate ces exploits. A noter un sujet peu évoqué, l'étonnant courage de la marine marchande italienne brisant le blocus allié.
Enfin les derniers chapîtres sont naturellement consacrés au calamiteux armistice du 8 septembre 1943, avec la fuite peu honorable du roi Vittorio Emmanuele III plus soucieux de préserver sa couronne que son peuple de la vindicte allemande, ainsi que Pietro Badoglio, militaire incompétent et piètre politicien. La RSI, la guerre civile, la résistance constituent le dernier volet de ce livre. Des révélations sur la fin du Duce et notamment ses sicaires concluent cet ouvrage, apportant une mine de renseignements pour le lecteur qui souhaite se familiariser avec cet allié de l'Allemagne à qui on a injustement collé une étiquette de nation de second ordre. Le sacrifice des Alpini pour sauver la retraite sur le Don, les actions héroïques de la MAS, de la Folgore ne peuvent effacer l'impéritie de l'Etat-Major, son amateurisme criminel incapable de révéler aux dirigeants l'insuffisance et la médiocrité de l'équipement de l'armée afin de préserver ses avantages et son déroulement de carrière.
Le mérite de cet ouvrage est de présenter- en français- l'armée italienne sur les différents théâtres d'opérations de la guerre d'Éthiopie aux derniers combats de la RSI. Quelques cartes auraient néanmoins pu aider l'amateur moins éclairé, quelques photographies illustrent ce livre ainsi qu'une collection d'insignes de cette époque. |