Une Exécution ordinaire, film réalisé par Marc Dugain d'après son roman avec André Dussollier, Marina Hands et Edouard Baer dans les rôles principaux.

L'amour/passion est le dernier refuge dans un état totalitaire parce qu'il est plus fort que la mort.
Autour de ce constat, l'écrivain passé réalisateur a imaginé quelques semaines de la vie d'une jeune doctoresse soviétique au moment où Staline au crépuscule de sa vie invente un ultime complot contre les médecins juifs, le complot dit "des blouses blanches".
Malheureusement, la jeune interne possède ce qu'on appelle encore aujourd'hui "le secret" qu'elle pratique de manière semi-clandestine dans son dispensaire de Moscou avec l'accord officieux de son chef de clinique. Si officiellement, les pratiques de rebouteux n'existaient plus dans l'URSS du petit père des peuples, Staline, qui souffrait de douleurs dans les jambes et de violents maux de tête fait convoquer la jeune femme au Kremlin pour une séance d'imposition des mains et ça fonctionne. Très vite, le dictateur ne peut plus se passer d'elle. Elle devient sa propriété quasi exclusive, une situation terrible qui va bouleverser la vie privée du médecin et celle de son conjoint, un physicien nucléaire. (Baer, très bien dans ce vrai premier rôle de composition.) Sans reconstitutions pesantes et en ayant su éviter les tics des téléfilms historiques ou des biopics patauds, le romancier montre comment des citoyens parviennent à survivre sous une terreur quotidienne, quand on ne doit plus faire confiance à personne et que l'instinct de survie pousse à des choix effroyables. Filmée en caméra portée sans effet ni esbroufe avec des acteurs au ton juste, cette "Exécution ordinaire" est une bonne surprise.

RC