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Edition du 14 juin 2010 à 15h39

Indigènes / Rachid Bouchareb

En réponse à -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Ne mélangeons pas en effet de d.zambon

Historiens et statistiques de Nicolas Bernard le lundi 14 juin 2010 à 15h19

Ce qui est infiniment regrettable, mais également compréhensible, c'est que le sujet des exactions perpétrées par les Alliés en Italie n'ait pas intéressé les historiens français, alors qu'il leur appartenait d'intervenir sur ce dossier de manière à damer le pion aux propagandistes de tous les bords. Ce n'est que récemment que Jean-Christophe Notin n'a pas craint de s'attaquer au problème, et a formulé des conclusions qui me paraissent objectives. Bonne nouvelle, en tous les cas : une jeune historienne universitaire, Julie Le Gac, s'est lancée dans une étude exhaustive du corps expéditionnaire français en Italie, ce qui inclut les exactions commises par la troupe.

En toute hypothèse, à supposer que des viols massifs aient été commis par les troupes coloniales en 1944, le problème reste entier. En effet, il reste à savoir dans quelles circonstances ces atrocités se seraient produites : résultat de la pression psychologique découlant de la guerre ? mise en oeuvre d'une politique délibérée ? Et quelle est la part du fantasme, de la propagande allemande, de la propagande communiste, de la propagande fasciste, et de la réalité, dans ces affaires ?

A ce titre, les statistiques ne doivent pas être manipulées. J. Robert Lilly, Professeur de Sociologie et de Criminologie à la Northern Kentucky University, avait ainsi supposé que les soldats américains auraient violé 17.000 personnes en Angleterre, en France et en Allemagne - estimation basée sur l’hypothèse que 5 % des viols ont été effectivement recensés. Cet universitaire, dans son livre La Face cachée des G.I.'s, tout en étalant de nombreuses précisions anatomiques sans intérêt, tendait à présenter l'armée des Etats-Unis comme un ramassis de pervers sexuels, en particulier les soldats noirs. Ce faisant, il oubliait deux éléments essentiels :

1) l'armée américaine comprenait plusieurs millions d'hommes qui n'ont pas commis la moindre agression sexuelle, ce qui relativise d'emblée le chiffre - purement hypothétique - des 17.000 viols précités ;

2) les Noirs étaient beaucoup plus facilement susceptibles d'être poursuivis et condamnés que les Blancs par une justice militaire encore dominée par la ségrégation et le racisme, comme le prouve de manière indiscutable le fait que 79 % des militaires condamnés à mort par les cours martiales étaient noirs... alors que les soldats noirs ne représentaient que 8,5 % des effectifs - voir sur cette justice militaire à deux vitesses l'édifiant ouvrage d'Alice Kaplan, L'interprète. Dans les traces d’une cour martiale américaine - Bretagne, 1944, Gallimard, 2007.

Bref, à s'attarder sur les petits détails sordides des affaires pénales qu'il étudiait, M. Lilly a perdu de vue l'essentiel : le racisme est une donnée à prendre en compte dans toute étude sociologique des armées de l'époque.

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes