> Si l’auteur souligne que l’existence d’un accord du
> général
> Juin pour fermer les yeux sur ces excès n’a jamais été
> prouvée,

C'est le moins que l'on puisse dire. Une prétendue directive autorisant les pires atrocités "pour cinquante heures" avait été attribuée au général Juin par une association mémorielle italienne, l’Associazione nazionale vittime civili di guerra, en 1965 : pas de bol, la falsification a été démontrée (voir Tommaso Baris, "Le corps expéditionnaire français en Italie. Violences des "libérateurs" durant l'été 1944", Vingtième Siècle, 2007/1, n°93, p. 51-52, et, sur l'ensemble de cette question, J.-C. Notin, La Campagne d’Italie, Perrin, coll. Tempus, 2007, p. 641-652).




> il souligne néanmoins la réalité et l’ampleur des faits
> (notemment en prenant en compte le nombre important de
> victimes indemnisée par la France).

J'ignorais que la France avait versé des indemnités à ce titre. Combien de personnes en ont bénéficié ?




> Il faut noter que les unités coloniales ne sont pas
> toutes en cause , car certains officiers maintenaient une
> stricte discipline

Il est tout de même étonnant que, même des décennies après ces événements, les unités coloniales soient les seules à faire l'objet de telles accusations, sachant qu'il est établi qu'aucune campagne de violence systématique n'a été ordonnée par le commandement, et qu'il semble en revanche que les attitudes évoluent selon les unités en cause. Peut-être le corps expéditionnaire français possédait-il une mentalité spécifique, découlant de l'hostilité de plusieurs de ces officiers envers un peuple qui avait poignardé la France dans le dos le 10 juin 1940 (alors que la responsabilité d'une telle décision appartenait à Mussolini) ? Ou peut-être était-il, et reste-t-il, plus facile de s'attaquer à des soldats qui n'avaient pas le mérite d'être des visages pâles, dans un pays qui peinait encore à sortir de vingt années de fascisme et d'exaltation nationaliste ?

L'article de Tommaso Baris précité fait le point, en français, sur l'historiographie italienne, mais, malgré les pistes qu'il dégage et son souci d'objectivité, ne me paraît pas suffisamment critique envers la plupart des accusations portées à l'encontre du C.E.F.