merci Laurent, mais le débat pour l'instant stagne à des altitudes très basses (de Gaulle a-t-il voulu se suicider ?) et j'ai mis ce grain de sel :
Je n'ai pas encore une connaissance complète du livre et n'exprimerai donc que des craintes, en souhaitant pouvoir être rassuré.
Le livre parle-t-il de Hitler ?
C'est quand même bien lui le problème : il a imposé à une France groggy un armistice qui, sur le moment, faisait l'effet d'un baume, mais qui en cas de prolongation de la guerre l'empêchait absolument de vivre et de respirer.
La tentative gaullienne de faire basculer l'Afrique française à partir du levier dakarois est, de ce point de vue, assimilable à ce qui se passe aujourd'hui même dans les fonds marins au large du Mexique : un geste de sauvetage qu'il fallait de toute façon tenter.
Par rapport aux lignes ci-dessus, cela m'inspire deux réflexions :
-si l'échec donnait envie de se flinguer, c'était eu égard à la chance manquée par le pays, et absolument pas pour une question d'honneur militaire, le déshonneur restant clairement du côté de Vichy sans un dixième de seconde d'hésitation dans une cervelle gaulliste... ou gaullienne;
-si on veut juger de l'événement en termes de fautes, il importe de considérer l'urgence et la précipitation qu'elle induit.
Par ailleurs, il conviendrait de considérer la position très fausse dans laquelle de Gaulle se trouve dès le début par rapport à Churchill, qui fournit l'intendance et décide en dernier ressort, tout en lui laissant un peu d'autonomie. En outre, la responsabilité première de De Gaulle est vis-à-vis de la France, et celle de Churchill vis-à-vis de la guerre, qu'il a décidé seul, et avec quel effort vis-à-vis de ses compatriotes, de poursuivre en juin. Bien sûr il aimerait récupérer quelques billes du côté de Vichy et de ses colonies, mais son problème principal et de loin est d'obtenir un concours américain pas trop tardif : ce qui le meut en cette affaire, c'est le souci de montrer à Roosevelt une bonne petite castagne à trois jours de navigation du Brésil; le résultat lui importe moins qu'à de Gaulle, pour qui il est, c'est vrai, vital. |