1940 : halte à l’amateurisme ! Remettre Hitler au cœur de sa victoire - Site personnel de F. Delpla, Historien 1939-45 - forum "Livres de guerre"
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Edition du 07 mai 2010 à 21h34

Site personnel de F. Delpla, Historien 1939-45 / François Delpla

 

1940 : halte à l’amateurisme ! Remettre Hitler au cÅ“ur de sa victoire de françois delpla le vendredi 07 mai 2010 à 20h14

Lettre d'information du site de François Delpla
n° 65 7 mai 2010


Chers lecteurs,

Le danger que je dénonce depuis quelques mois tend hélas à se vérifier : la commémoration de la défaite de 1940 s’annonce, pour l’instant, comme un cru historiographique bien quelconque. Aurons-nous quelques semaines de soleil pour le faire mûrir in extremis ?

Plus encore qu’il y a dix ans, l’amateurisme triomphe. Or il ne peut le faire qu’avec le soutien, actif ou passif, des professionnels. Jean-Pierre Azéma lui-même, dont je critique ici quelques aspects du dernier livre , récemment interviewé par L’Express , ne se réclame que de trois noms propres : deux « acteurs de la période » qui « nous ont aidés à enrichir nos analyses », Daniel Cordier et Jean-Louis Crémieux-Brilhac (d’un amateurisme au demeurant différencié, le second ayant véritablement gagné ses galons d’historien au contraire du premier qui a certes mis au jour une masse de documents mais, dans ses analyses, persiste à régler des comptes), et « l'officier de panzer K.-H. Frieser, devenu historien ».

Entendons-nous bien : les amateurs, notamment sur des questions chargées d’enjeux politiques actuels, peuvent être géniaux et faire avancer réellement les choses. Ce sont deux d’entre eux, précisément, qui risquent de marquer le plus, et pour d’excellentes raisons, ce cru 2010 : Jean-Philippe Immarigeon et Jacques Sapir, qu’on peut retrouver sur de très riches sites et

Immarigeon, un avocat passionné par les questions de défense, dénonce depuis dix ans la politique extérieure américaine et nous donne un essai très fouillé sur la défaite de 1940, La Diagonale de la défaite, en rapprochant les erreurs de Gamelin de celles des génies actuels du Pentagone et en appelant, dans un cas comme dans l’autre, à une plus juste estimation des forces et des faiblesses de l’ennemi. L’économiste Jacques Sapir, lui aussi passionné de questions militaires, anime sous le pseudonyme peu vérifié de « Fantasque » un site remarquable d’histoire-fiction, où on imagine depuis trois ans avec une minutieuse compétence le devenir du monde jusqu’en 1945, au cas où Mandel et de Gaulle auraient pris le dessus le 10 juin 1940. Sans le concours d’aucun historien professionnel, mais en sollicitant judicieusement des conseils, ces passionnés ont su intéresser les éditions Tallandier et leur premier livre, 1940. Et si la France avait continu
é la guerre..., est attendu en librairie comme le Messie par beaucoup, le 20 mai.

Des trois derniers nommés, le plus amateur, au mauvais sens du terme, est incontestablement le colonel allemand Karl-Heinz Frieser, cible de mon dernier éditorial (et d’un mien article dans Histomag n° 65 : ), avec une énorme circonstance atténuante : il a été presque unanimement encensé depuis la sortie, en 1995, de son livre « La légende de la guerre-éclair », postulant que Hitler ne comprenait rien à rien et que la victoire lui avait été en quelque sorte imposée par son avant-garde blindée. Si l’équipe de Sapir n’en semble pas trop contaminée (il est vrai qu’elle commence son uchronie en ce début de juin auquel Frieser borne ses fantaisies), en revanche Immarigeon le cite favorablement et n’ose s’en affranchir nommément… alors qu’il fait un large usage du terme de Blitzkrieg.

Ces parutions et d’autres sont analysées au jour le jour sur le site, dans une série d’articles qui commence ici :

Je m’exprime également sur Médiapart et recueille quelques réactions intéressantes :

Un bon antidote à la morosité ambiante est le numéro 5 du magazine Histoire(s) de la Dernière guerre, qui tient les promesses annoncées et décrit bel et bien la bataille comme une guerre-éclair, débouchant sur un accablement planétaire devant les succès de Hitler, auquel peu échappent en dehors de Churchill et de De Gaulle :

La sortie récente de mes deux derniers livres me vaut quelques invitations de presse, qui m’ont amené à rouvrir la rubrique « Actualités » :

J’y mentionne aussi les rééditions de mes livres sur Churchill et le 18 juin, ainsi que le procès de Nuremberg. A ce propos, les lecteurs relativement anciens se souviennent d’un incident regrettable, ma caution et celle de quelques autres personnes (universitaires, religieux, etc.) ayant été usurpées pour obtenir le financement d’un film qui n’avait rien d’historique. L’affaire semble avoir tourné court et nos paroles tronquées disparu de la Toile ou peu s’en faut. C’est l’occasion de publier une interview du printemps 2006 dans laquelle j’expose un certain nombre d’analyses sur le procès, tout en déjouant assez comiquement les pièges où on cherche à m’entraîner :

La commémoration qui s’annonce la plus bruyante est, ce n’est pas moi qui m’en plaindrai, celle de l’appel du 18 juin. Il se trouve qu’elle est et sera marquée, d’abord et avant tout, par le surgissement de nouveaux discours, tant de Churchill que du Général, que les troubles du temps ont amené leurs propres auteurs à censurer : celui de Churchill dans la nuit du 22 au 23 juin (présenté dans mon Mers el-Kébir) et celui de De Gaulle le 23 juin (enfin publié, en français, dans le n° 5 d’ Histoire(s) de la Dernière guerre), tandis que de grandes manœuvres, que je ne puis encore dévoiler, s’annoncent autour de l’esquisse datée du 17 juin, publiée par Philippe de Gaulle en 1988 dans le tome 12 des Lettres notes et carnets. Serait-il possible, à la fin des fins, que décline le mythe suivant lequel tout le monde s’empressait à Londres autour du général rebelle à son gouvernement capitulard, et agréait ses allocutions sans les relire ?

Bonnes lectures et bons débats à tous !





PS.- Je ne puis développer mais tiens à signaler l’intérêt, pour l’intelligence de la Seconde Guerre mondiale en général et de l’an Quarante en particulier, des matériaux exhumés sur le couple Thorez par Annette Wieviorka dans son livre Maurice et Jeannette. La contrariété du secrétaire général français en 1956 tenait moins à la dénonciation des purges staliniennes qu’à la crainte que Khrouchtchev ne reniât le pacte germano-soviétique : voilà un sujet de méditation pour les mois à venir !

PS2.- Le « Petit dictionnaire énervé » m’a valu une interview de Laurent Lemire et une autre, de Stéphanie Lelong, à l’usage des bambins :

En cas d’affichage fantaisiste, retrouvez ce texte ici :

Et le forum continue son bonhomme de chemin :

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