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La question qui fait mal de Claire GRUBE le dimanche 04 avril 2010 à 20h13


Grüß Gott !

Nous apprenons comment les militaires français, dans la colonie algérienne, demandent des renseignements. Ils ont des moyens de faire parler, utilisés par les collaborateurs, en France, pendant l’Occupation allemande.


● Benjamin Stora / La gangrène et l’oubli / La Découverte / 1992 :

Le mathématicien Laurent Schwartz écrit, en novembre 1957:

« Pendant l’Occupation, nous avons tous connu cette atmosphère étouffante: un ami disparaissait, on savait qu’il serait impossible d’avoir la moindre nouvelle de lui; c’est cela qu’on veut nous faite revivre aujourd’hui. »

« Le 13 décembre 1955, le président du conseil Edgar Faure reçoit un rapport du à Jean Mairey, directeur de la sûreté nationale qui parvenait aux mêmes constatations:

« C’était un point, hélas! constaté et trop généralement admis, lorsqu’il n’était pas officiellement préconisé, que la police algérienne, comme la gendarmerie, d’ailleurs, se livraient sur les inculpés suspects ou simples prévenus à des méthodes d’investigations relevant beaucoup plus de la Gestapo que d’une police démocratique. »

« Chef responsable de la Sûreté nationale, il m’est intolérable de penser que les polices françaises puissent évoquer par leur comportement les méthodes de la Gestapo. »

« De même, officier de réserve, je ne puis supporter de voir comparer les soldats français aux sinistres SS de la Wehrmacht. »

« Paul Teitgen, ancien déporté lorsqu’il donne pour la première fois sa démission au président du conseil Guy Mollet, écrit: « En visitant le centre d’hébergement, j’ai reconnu sur certains assignés les traces profondes des sévices ou de tortures qu’il y a quatorze ans je subissais personnellement dans les caves de la Gestapo à Nancy. »

« Dans le même temps, le journaliste Claude Bourdet dénonce lui aussi ce qu’il appelle « Votre Gestapo d’Algérie » dans France-Observateur. »

« A partir de la mi-février 1957, l’hebdomadaire Témoignage chrétien publie ainsi le dossier Jean Müller rappelé en Algérie: « Nous sommes loin de la pacification pour laquelle nous aurions été rappelés; nous sommes désespérés de voir jusqu’à quel point peut s’abaisser la nature humaine et de voir des Français employer des procédés qui relèvent de la barbarie nazie. »

« Sirius, pseudonyme d’Hubert Beuve Méry, écrit: « Dès maintenant, les Français doivent savoir qu’ils n’ont plus tout à fait le droit de condamner dans les mêmes termes qu’il y a dix ans les destructeurs d’Oradour, et les tortionnaires de la Gestapo. »


● Michel Winock / La République se meurt / Chronique 1956-1958 / Le Seuil / 1975 :

« Dans le contexte de la guerre d’Algérie, la torture était doublement scandaleuse : parce qu’elle était le fait d’une armée censée victorieuse de l’Allemagne nazie (que de films n’avait-on vus depuis 1945 sur les tortures infligées aux résistants par les SS); parce qu’elle était couverte par le gouvernement d’un pays qui a fait sa révolution au nom des droits de l’homme et du citoyen. »

« Trente ans après, Claude Bourdet explique: « Je suis un ancien résistant. J’ai été en camp de concentration pendant un an. J’ai fait quatre camps de concentration en terminant par Buchenwald. J’ai vu ce que faisaient les nazis. Est-ce que c’était la peine d’avoir battu les nazis pour faire la même chose ? »


● Jacques Verges / Frédéric Taddei / Témoignage sur la bataille d’Alger et la torture / jeudi 19 avril 2007 / Europe 1 :

« L’armée française était comme l’armée allemande pendant l’Occupation »

« Mais celui qui a comparé les méthodes de l’armée française à celle de la Gestapo, un témoin éminent, ancien déporté, conseiller d’Etat, Paul Teitgen, responsable de la police à la préfecture d’Alger pendant un an ou deux … »

« … Parce que c’est un spectacle terrible quand vous êtes à Alger, vous vous promenez dans la ville, et on vous dit, là, il y avait un centre de torture, c’était dans un immeuble d’habitation, là, il y avait un centre de torture, c’était une école … »

« Le général Aussaresses a tué beaucoup plus de monde que Barbie, c’est une question d’arithmétique. »


● INA archives pour tous / Histoire et conflits / Guerre d’Algérie / Internet (extrait) :

Jacques Duquesnes, journaliste :

« Il y a eu plus que des bavures …. Tandis que là, il y a eu quand même assez largement des méthodes qui ont été employées et qui, comment dire, nous révoltent d’autant plus que c’était pas longtemps après la seconde guerre mondiale et que pour nous, le type de méthode qui consistait à torturer, etc., c’était une spécialité allemande, c’était les nazis, c’était les Allemands, on ne pouvait imaginer une seconde, on était peut être un peu naïf, que des soldats français puissent faire des choses de ce genre. »


● La guerre d’Algérie / Mohammed Harbi / Benjamin Stora / Raphaelle Branche / Laffont / 2004 :

« Dès les premiers mois de la guerre, elle est utilisée par la police contre des militants du MTLD dont le parti est soupçonné, à tort, d’être derrière les attentats du 1er novembre. Dès le lendemain, François Mauriac met en garde dans son Bloc-Notes : Coûte que coûte, il faut empêcher la police de torturer. Une semaine plus tard, l’Humanité titre: Des tortures dignes de la Gestapo sont infligées à des Algériens détenus à Batna par la police. »

« Pour se rassurer, pour éloigner toute ressemblance avec des méthodes honnies (celles des nazis par exemple, repoussoir absolu), le but visé par les militaires français est souvent mis en avant. La recherche de renseignements est présentée comme une garantie que cette violence serait, par nature, différente d’autres formes de torture, plus cruelles, plus sadiques… »


● Algérie / L’ennemi intime / Violence / Vidéo / Dailymotion / France 3 (extrait) :

Témoignage de A. T. :

« ... Je me souviens une fois ou j’étais de garde aux prisonniers, comme on disait, j’attendais la fin de la faction, et j’entends crier « sentinelle » et je me retourne, et je vois arriver vers moi un prisonnier manifestement maltraité, mal en point, il avait du mal à marcher, et derrière lui, sur le pas de la porte, il y avait un civil, un policier, le fouet à la main, tout fier, comme s’il avait fait quelque chose d’extraordinaire, et tout de suite m’est venu à l’esprit: Gestapo. »


● Pierre Vidal-Naquet / Les crimes de l’armée française / Algérie 1954-1962 / la Découverte / 2001 :

« Ainsi la torture est-elle largement pratiquée dans toute l’Algérie, dans les petits comme dans les grands centres. Plusieurs officiers du DOP estiment d’ailleurs qu’il faudrait tuer tous ceux qui ont été torturés, pour les empêcher de raconter les sévices qu’ils ont subis. Dans l’application de la torture, on va bien au-delà de la recherche de renseignements. Comment en effet justifier que l’on confie la garde des prisonniers à ceux dont les camarades viennent d’être tués ? Pourquoi laisse-t-on des journées entières d’autres prisonniers dans des cages à chiens en plein soleil, pourquoi d’autres encore sont-ils abandonnés dans des réservoirs métalliques ? Ces atrocités qui sont généralisés dans l’armée, sont acceptées, considérées comme normales. Tout le monde en parle ouvertement. »

Déclaration de Guy Mollet président du Conseil 14 avril 1957 :

« Quant aux actes de tortures prémédités et réfléchis, je dis que si cela était, ce serait intolérable. On a comparé à ce sujet le comportement de l’armée française à celui de la Gestapo. Cette comparaison est scandaleuse. »


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Y avait-il une Gestapo française en Algérie ?



Claire GRUBE



Mü. 4. April 2010
Beitrag N° 26

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