La description du livre
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La description de ce livre
| | Silences meurtriers - Survivre - Tous coupables ? / Marc-André CharguéraudEn réponse à -2 Horthy et les pressions diplomatiques de Francis Deleu le mardi 09 mars 2010 à 14h18Bonjour,
L'excellente synthèse que Marc-André Charguéraud nous a autorisé à publier, complétée par l'article de Nicolas Bernard, nous incite à rassembler les principales contributions de nos hôtes sur Horthy et la Solution finale en Hongrie.
- En 2004 déjà, Nicolas Bernard livrait des Ch'tites précisions sur le contexte et sur un certain Rudolf Kasztner
- L'année suivante, Etienne Lorenceau Au sujet du genocide en Hongrie: minutes de Nurenberg
Sur la chronologie des pressions diplomatiques exercées sur Horthy
- Pressions diplomatiques sur Horthy
- Le 21 Aout 1944 : une petite perspective hongroise
- Complétée ici : J'aurais du
- Reproduisons également ce que Rudolf Vrba écrit dans son livre, Je me suis évadé d'Auschwitz (pp 349 et 350) :
Pour rappel, Rudolf Vrba et Fred Wetzler sont parvenus à fuir l'enfer d'Auschwitz. Le 25 avril 1944, ils remettent à Kastner, responsable de la communauté juive de Hongrie, le rapport sur les massacres perpétrés dans les camps d'extermination.
Alors que commence la déportation des Juifs de Hongrie : A cette époque je ne mesurais pas l’importance de cette rencontre. J'ignorais que la mission que j'avais entreprise en commençant à rassembler les statistiques à Auschwitz n'avait pas encore abouti.
J'ignorais que le Dr Kastner n'avait pas prévenu les juifs hongrois qu'ils allaient mourir et qu'il menait des négociations secrètes avec Adolf Eichmann à Budapest.
J'ignorais que les convois hongrois roulaient jour et nuit vers Auschwitz, que les SS pulvérisaient leurs propres records en assassinant douze mille Hongrois toutes les vingt-quatre heures.
J'ignorais que 200.000 de ceux que j'avais essayé de sauver et que je croyais sauvés étaient déjà morts.
J'ignorais que d'autres se préparaient à agir, tandis que le Conseil juif de Budapest discutait avec l'homme chargé d'exterminer un million des leurs.
J'ignorais enfin que, selon l'historien britannique Gérald Reitninger, le bombardement de la conscience de l'amiral Horthy allait commencer.
Le nonce porta mon rapport à Genève. De là il parvint au pape Pie XII, au Premier ministre Winston Churchill et au Président Roosevelt.
Le 25 juin 1944, deux mois exactement après que j'eus dicté mon rapport à Zilina, monseigneur Angelo Rotta, nonce de Hongrie, remettait une lettre du pape Pie XII au régent, l'amiral Horthy.
C'était un message ambigu mais contenant tout de même une protestation contre la déportation des juifs hongrois. Il était d'autant plus important qu'il venait d'un pontife qui jusque-là n'avait jamais condamné les crimes de Hitler contre les juifs.
Pour deux raisons différentes ce message frappa particulièrement Horthy. Il était catholique et son fils avait épousé une juive qui bien que protégée n'en était pas moins un rappel permanent d'un peuple en danger.
La lettre du pape fut suivie le lendemain d'une note diplomatique de M. Cordell Hull, secrétaire d'État américain, menaçant de représailles les responsables des déportations.
Le roi de Suède offrit d'accueillir les juifs hongrois qui voulaient émigrer et le 5 juillet 1944, le professeur Karl Burckhardt, président de la Croix-Rouge internationale fit un appel personnel à Horthy.
Le régent ne répondit pas, mais les jeux étaient faits. Le 7 juillet M. Anthony Eden, ministre britannique des Affaires étrangères, annonça aux Communes que «700.000 à 1.000.000 de juifs hongrois étaient en train d'être exterminés », il tenait l'information de mon rapport.
En même temps le gouvernement suisse leva la censure dans les journaux pour tout ce qui concernait les camps, et le monde entier apprit enfin ce qu'était Auschwitz. Mon évasion n'avait pas été vaine.
Horthy fit arrêter les déportations et sur le million de juifs désignés pour les chambres à gaz, « seulement » 400.000 moururent. Si mon rapport donné le 25 avril avait été transmis immédiatement par Kastner aux juifs hongrois, le nombre des morts, j'en suis sûr, aurait été infiniment moindre.
Bien cordialement,
Francis. |
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