Bonjour à toutes et tous,
L'édition du Figaro du 26 mars 1942 relate l'affaire du détournement du navire, des condamnations à mort de Peyrat et Pillien (précisant la date et le lieu de leur exécution) ainsi que la condamnation de Carboulec aux travaux forcés.
Le journal est accessible via le site Gallica :
Au cas où le lien ne fonctionnerait pas complètement, voici l'image de la première page du journal :
Et ci-dessous, la retranscription de l'article (plus commode à lire ainsi) :
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Condamnations pour tentative de mutinerie
Vichy, 25 mars. - Vichy, le 6 mars 1942. - A 10 heures 15 du matin, deux convois français venant l'un d'Oran, l'autre de Casablanca, allaient se croiser dans le détroit de Gibraltar, lorsqu'un des bateaux du convoi montant, le cargo « Gabriel Guist' Hau » mit le cap sur Gibraltar en augmentant brusquement de vitesse.
En présence de cette manœuvre inexplicable, la réaction des patrouilleurs d'escorte fut immédiate et contraignit le « Guist' Hau » à stopper.
A ce moment, deux hommes se jetèrent à l'eau à l'arrière du cargo et essayèrent de se sauver à la nage. Ils furent immédiatement repêchés par les escorteurs français.
L'enquête a immédiatement établi que ces deux hommes, nommés Peyrat et Pillien, tous deux matelots à bord du « Guist' Hau » avaient essayé, avec la complicité d'un novice, de se rendre maîtres par la force du navire et de le livrer aux anglais.
Armés de revolvers, ils ont fait irruption sur la passerelle et ont fait feu sur le commandant, qu'ils ont blessé au bras tenant alors respect le faible personnel, ils ont essayé de faire route sur Gibraltar. Mais, la prompte réaction des bâtiments d'escorte et le sang- froid du commandant du bord et du personnel accouru sur le pont ont fait échouer cette tentative.
Les deux mutins ont à plusieurs reprises attenté à la vie de leur commandant et à celle des autres membres de l'équipage. Ils se sont rendus coupables d'un acte de trahison des plus graves envers la patrie, cherchant à livrer à l'étranger leur navire et sa cargaison.
Devant leur coup manqué, et devant la réaction unanime de tout l'équipage, ils ont enfin essayé par la fuite de se soustraire à leur juste châtiment.
Traîtres et deux fois criminels, les deux mutins, dont l'un avait déjà subi une condamnation pour vol, ne pouvaient être l'objet d'aucune pitié.
Déférés devant la cour martiale, ils ont été condamnés à mort, le 13 mars et leur pourvoi ayant été rejeté, ils ont été exécutés le 23 mars, à Oran.
Le novice Carboulec Yves, dont la culpabilité était beaucoup moindre, a, en raison de son jeune âge, bénéficié de la clémence des juges et a été condamné à dix ans de travaux forcés." |