Pour finir, l'ex-anonyme prétend : "C’est donc Nicolas Bernard lui-même qui confirme les habiles négociations des ministres de Vichy."

Je n'ai rien confirmé de tel, et l'ex-anonyme s'est borné à reproduire une déposition d'un hiérarque nazi qui contredit ses dires (reproduite ici), outre de tronquer mon article réfutant, déjà, ses nombreuses "erreurs". Ce procédé fort peu habile, consistant à déformer les propos d'autrui, ne le mènera donc pas loin.

L'ex-anonyme achève par ce subtil morceau d'ironie : "On lui demande alors le nom de ces montagnes et de ces forêts où 275 000 Juifs de France se sont si bien cachés que ni le Allemands ni les Français n’ont pu les trouver. Ils n’en connaissent pas une seule !"

Cette caricature de la thèse de ses contradicteurs se double d'une belle erreur. L'ex-anonyme ignore en effet, de toute évidence, l'existence du village de Chambon-sur-Lignon, dans le Massif central, qui servit de refuge pour près de 5.000 juifs. Au Préfet l’informant que des mesures de recensement des résidents juifs allaient être accomplies, le pasteur local, André Trocmé, aura cette réplique restée fameuse : "Nous ignorons ce qu’est un juif, nous ne connaissons que des hommes". Après la guerre, les villageois de Chambon, à la question de savoir ce qui les avait poussé à agir ainsi, répondraient qu’ils n’avaient fait que suivre leur conscience. On leur demandait de l’aide ? Ils accueillaient les réfugiés. C’était tout naturel...

Preuve que, comme d'habitude, l'ex-anonyme raconte n'importe quoi. Mais sans doute va-t-il nous produire la preuve que ces courageux villageois ont obéi aux ordres du gouvernement de Vichy ? On risque d'attendre longtemps.