Je récapitule pour permettre aux lecteurs (auxquels vous vous adressez, ignorant tous nos arguments et nos questions dérangeantes, confortablement installé dans vos certitudes).
Mr Boisbouvier affirme que Vichy n'était pas antisémite et que c'est par son action que la communauté juive de France (qu'il limite péremptoirement aux seuls juifs français naturalisés avant 1927) n'eut pas autant de morts en déportation que les autres communautés juives d'Europe, (dans lesquelles il ne distingue pas les nationaux ante-27 des autres, c'est tellement plus simple et plus "sérieux" de comparer des petits pois et des carottes).
Il affirme que c'est une politique "secrète" engagée au niveau préfectoral qui démontre le caractère salvateur de Vichy pour les juifs. On attend encore les preuves...
Esquivant toutes les questions gênantes pour sa thèse qu'il est incapable de démontrer par des éléments de faits et des preuves (autres que deux phrases d'historiens sorties de leur contexte et largement contredites ensuite par leurs auteurs), il déplace ensuite le débat sur le terrain de l'absence de connaissance de Vichy du danger encourru par les juifs déportés.
C'est évident, les femmes, les vieillards et les enfants juifs, fichés par l'administration française, raflés par la police française, déportés dans des trains français escortés par des policiers français, étaient envoyés en Pologne faire du jardinage... Si Laval le croit, on doit le croire, sinon on commet un anachronisme !
Face à l'avalanche de preuves du contraire, puisque même d'obscurs canards de Papouasie orientale titraient dès 1942 sur l'existence d'une politique d'extermination de masse des juifs par les allemands en Pologne, il esquive à nouveau et accuse les Alliés d'inaction et de passivité criminelle.
Donc si on doit bien comprendre, Vichy n'est pas responsable d'avoir aidé activement (mise à disposition des fichiers, des moyens policiers, etc...) l'entreprise criminelle de déportation des juifs parce que les Alliés n'en ont rien dit !
C'est la faute à Roosevelt bien sûr !
Même cet argument totalement délirant ne résiste pas à un examen attentif des faits :
Outre que les Alliés se sont exprimés, il convient de rappeler qu'il existe un état de guerre entre eux et les allemands, et qu'ils sont dès lors les plus mal placés pour accuser l'ennemi de crimes (Goebbels a tôt fait de faire passer cela pour de la propagande).
Et c'est là où le bât blesse : le poids de la parole de Vichy, du Vatican ou des neutres est autrement plus "lourd" pour empêcher le développement de la Shoah que tous les gros titres du Times ou du Washington Post, toutes les déclarations d'un Churchill ou d'un Roosevelt, qui peuvent facilement être combattues comme émanant d'une propagande destinée à porter atteinte au moral du Reich en guerre.
à l'heure où Pie XII est en passe d'être sanctifié par un ancien des jeunesses hitlériennes, il est bon de rappeler des principes basiques.
Les allemands à Katyn le savent bien, puisqu'ils s'entourent de médecins et d'experts neutres (suédois ou suisses) justement pour échapper à la critique de faire de la "propagande antisoviétique"...
Et le silence des neutres ou des autorités constituées au sein de l'Europe occupée (qu'elle soit ou non autonome) en est assourdissant.
Et aucune accusation contre un prétendu silence (faux) des Alliés ne parviendra à limiter les responsabilités de Vichy et des autres...
Face à ces faits et ces constats accablants, je préviens nos chers lecteurs qu'ils doivent s'attendre à une nouvelle esquive ou à la redite de ce qui a été démonté il y a trois semaines...
CM |