Ce livre, paru en 1958, est signé de Paul Faure, socialiste français de la tradition des Proud'hon, des Jules Guesdes ou des Marcel Sembat, ne peut donc être accusé d'ouvrage de "seconde ou de troisième main"...
Il dit pourtant ceci sur la Libération, je cite:
" Les usurpateurs de 1944, après la victoire des alliés et le départ des Allemands, s'emparèrent de tous les pouvoirs: gouvernement, préfectures, mairies, police, tribunaux. Ils créèrent des juridictions spéciales: Chambres civiques, Cours de justice, Comités d'épuration, Haute Cour, qui les débarrassèrent de leurs adversaires ou supposés tels, ou considérés simplement comme des gêneurs. A quoi s'ajoutèrent les attentats individuels et les exécutions sommaires qui répandirent une véritable terreur parmi les populations des villes et des campagnes, terreur qui a laissé de si affreux et de si tenaces souvenirs qu'elle n'a pas encore entièrement disparu.
Toute la presse, volée par les communistes, les socialistes et les républicains populaires, la radio contrôlée par eux, dirigèrent l'opinion, donnèrent au mensonge et à l'imposture une puissance dominatrice équivalente à celle d'un état totalitaire.
Les Administrations Civiles et Militaires, les Assemblées politiques furent purgées à fond de tous ceux qui "n'avaient pas fait leur devoir" (formule de Guy Mollet), par ceux qui, prétendant l'avoir mieux fait, convoitaient les grades, les mandats et les prébendes dont ils se gorgèrent d'ailleurs à en perdre le souffle et la pudeur.
Les usurpateurs purent tout à leur aise mettre en place leurs agents dans les services les plus divers, caser leurs hommes dans tous les postes -de préférence les plus élevés- dans les fonctions gouvernementales, dans les administrations centrales, dans les entreprises nationalisées, tant en Métropole que dans les Territoires d'Outre-Mer.
Pour assurer la pérénité de leurs conquêtes, ils eurent l'astuce d'imaginer une loi électorale à leur usage, avec des apparentements capables de rendre leurs succès quasi-automatiques et de les mettre à l'abri de toute surprise."
Fin de citation.
Etonnant, non ?
Source:
"Réquisitoire contre le mensonge" de René Rieunier. Ed. Nouvelles Editions Latines, novembre 1962 |