Evidemment ! Je pourrai citer le début du chapitre (page 447). je me contenterai d'en citer quelques lignes:
" Un grand péril, commence Weygand celui de la cession officielle de la base de Bizerte, semblait donc écarté. Mais l'ennemi s'efforçait, j'ai dit comment, de réaliser par voie détournée le tranport par Bizerte et Gabès d'un ravitaillement destiné à l'armée Rommel. Y mettre obstacle fut la dernière lutte que j'eus à mener..."
Et Weygand, qui parle toujours des Allemands qualifiés d'ennemi va, jusqu'au 4 novembre 1941, freiner au maximum les fournitures exigées par eux.
Le major Dankworth de la commission d'armistice fait part de son mécontentement au colonel Gross, je cite (page 449):
" Le service français de Constantine a cru bon de me représenter 26 véhicules que j'avais déjà refusés. Je n'hésite pas à considérer ce procédé de l'officier français responsable comme une pure effronterie. Je considère cette conduite singulière comme un acte de mépris décidé. Si l'administration française d'AFN a cru bon de donner, contre de grosses sommes, ses plus vieilles camelotes, son matériel le plus vieux depuis longtemps déclassé, ses pièces poussiéreuses de musée, ce sont là des méthodes qui ne devraient pas être généralement d'usage "entre soldats". La livraison des véhicules avance à la manière des escargots. Toute autre démonstration de retard décidé et conscient de l'éxécution du contrat est superflue...J'estime que ce qui s'est produit jusqu'ici en AFN, constitue un retard et un sabotage voulus !..."
Malgré les menaces qui suivent, le colonel Gross va continuer la lutte, grâce à laquelle le dernier camion ne sera livré aux Allemands que le...17 mai 1942 !
Voilà Jacques Guémard ce qu'il aurait été honnête de préciser ! |