De l'or soviétique aussi... - Le Banquier américain de Hitler - forum "Livres de guerre"
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Edition du 10 décembre 2009 à 17h45

Le Banquier américain de Hitler / Marc-André Charguéraud

 

De l'or soviétique aussi... de Christian Favre le jeudi 10 décembre 2009 à 17h38

Intéressant cet article sur la BRI, on y apprend que les Soviétiques avaient également livré de l'or. La raison n'est pas expliquée mais pour moi j'ai peu de doute que c'était en échange de CHF, je ne vois pas très bien Staline, qui ne manifestait pas un amour particulier pour la Suisse, choisir ce pays pour y déposer son or. Enfin ce n'est que mon avis.

Château d'OEx à l'heure de la «collaboration» entre banques centrales

Dix ans après la création de la «Commission Bergier», retour sur un épisode toujours peu connu de l'histoire de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale et notamment sur le rôle central joué par la Banque des règlements internationaux (BRI). Une institution pour le moins atypique dont le conseil d'administration comprenait des nazis notoires et des banquiers anglo-saxons.

Mohammad FARROKH Revue B&F Banque & Finance janvier 2007
Le rôle joué par le Pays d’Enhaut dans le maintien pragmatique des échanges économiques internationaux pendant la Seconde Guerre mondiale a été longtemps occulté. Et pourtant, au début des années quarante, la Banque des Réglements Internationaux s'était réfugiée dans l'ancien
Château baillival de Rougemont, loin de son siège de Bâle trop exposé à proximité des frontières. Et c'était là que, cachés dans le réduit alpin de Guisan, les délégués de la Banque d’Angleterre et de la Reichsbank menaient leurs transactions quotidiennes sous la houlette américaine. Cet épisode peu connu de l'histoire de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, évoqué ici au passage par l'historien britannique David Birmingham dans le livre qu'il consacre à Château d’Œx, Mille ans d'histoire suisse (Lausanne 2005) a longtemps fait l'objet d’un tabou quasi absolu et, aujourd'hui l'affaire reste embarrassante tellement même qu'elle a pratiquement été passée sous silence dans le cadre des de la «Commission indépendante d’experts Suisse-Seconde Guerre mondiale», dite Commission Bergier. Au lendemain de la guerre déjà, Léon Nicole évoqua cet aspect ultra sensible de l'histoire récente de la Suisse lors d'une conférence donnée le 19 mai 1946 à Château d'Œx. Ces déclarations, passées sous silence dans la presse, donnèrent lieu à une dénonciation de la part du syndic, transmise à la Banque nationale suisse. Le chef du Parti du Travail avait affirmé à la population que la Monnaie fédérale aurait frappé des pièces avec un millésime fictif pour pouvoir recycler de l'or volé par les Allemands aux victimes du nazisme avant d'être transféré en Suisse. Beat Bazli qui relate cet incident dans son ouvrage de 1997, Les administrateurs du Reich, admet cependant que la «théorie de Nicole est probablement fausse».

Un rôle occulté

Mais ce qui est vrai, c'est que le rôle de la BRI après avoir été longtemps totalement occulté est actuellement minimisé, comme le regrette l'historien économique et journaliste Gian Trepp. Son livre de 1993 Bankgeschäfte mit der Feind, a failli ne pas paraître en raison de pressions venues des Etats-Unis et, s'il a ensuite été abondamment cité, c'est dans une perspective qui n'était pas celle de son auteur. « Pendant que les armées se combattaient, les banquiers faisaient des affaires», résume Gian Trepp s'agissant de son propos, avant de préciser que ses recherches se sont concentrées sur les relations entre banques centrales, dans le cadre très particulier qu'offrait, à l'époque, la BRI. L'histoire de cette institution, prototype de la coopération financière internationale avant la création à partir de 1944 des institutions dites de Bretton Woods. Fonds monétaire international (FMI) et Banque Mondiale, est paradoxale: fondée en 1930 pour faire en sorte que l'Allemagne de Weimar continue à payer les réparations dues aux vainqueurs de la Première Guerre mondiale aux termes du Traité de Versailles (1919), elle a été utilisée par l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale pour se procurer des devises nécessaires à l'acquisition de certaines matières premières stratégiques entrant dans la fabrication de ses armements.
Si la BRI devait progressivement se détacher de sa mission initiale, liée au versement des réparations, elle s'affirma bientôt comme un lieu irremplaçable de rencontres et d'échanges, à une époque où n'existaient pas d'autres institutions financières internationales. Peu après sa création, en 1931 déjà, la BRI fut choisie pour tenter d'organiser le sauvetage du Creditanstalt autrichien, dont l'échec devait précipiter l'Europe dans la Grande Dépression, à la suite des Etats¬Unis et du krach boursier de Wall Street d'octobre 1929. « Le 29 mai (1931), la BRI débloqua un crédit de 100 millions de shillings (14 millions de dollars de l'époque) octroyé par dix banques centrales les plus puissantes, en puisant également dans ses propres fonds», rappelle Charles P. Kindleberger dans sa Financial History of Western Europe (Londres. 1984). Cet auteur, l'un des historiens de la finance les plus connus, notamment en raison de ses recherches sur les causes et les conséquences de la Grande Dépression. était particulièrement bien placé pour connaître la BRI de l'intérieur.

La BRI se met au vert

Envoyé à Bâle par une banque américaine, Charles P. Kindleberger avait été quelques temps employé à la BRI au début de la guerre, comme le relève Gian Trepp qui précise aussi que le célèbre historien de la finance a passé plusieurs mois à Château d’OEx, au moment où l'institution s'y était repliée. C'était de fin mai à fin octobre 1940, des dates particulièrement significatives dans la mesure où elles correspondent vraisemblablement à la seule période où la Suisse a couru un réel risque d'invasion. Car la BRI était particulièrement bien placée pour juger de la situation: dans son conseil d’administration se côtoyaient nazis notoires et banquiers anglo-saxons, et cette atmosphère de collaboration se retrouvait sur le terrain, à Bâle aussi bien qu'à Château d’Oex où, à l'été 1940, séjournaient notamment onze employés britanniques de la banque, environ le dixième des effectifs du personnel.
Pourtant, les Allemands étaient nombreux dans le personnel et les organes dirigeants de la banque. Si le directeur général, Roger Auboin, était un Français, ressortissant d'un pays alors provisoirement réduit au rang de protectorat du Reich, son adjoint, Paul Hechler, était allemand. Au niveau du conseil d'administration, on retrouvait des personnalités telles que Walter (Walther) Funk, le président de la Reichsbank qui devait ensuite être condamné à la réclusion à perpétuité par le Tribunal de Nuremberg, pour être finalement libéré en 1957, trois ans avant sa mort. Si Funk n'avait jamais mis les pieds dans les bureaux de la BRI, il n'en était pas allé de même d'un autre administrateur allemand, Emil Puhl, associé de près à certains transferts particulièrement délicats. Malgré son lourd passé, Puhl devait s'en sortir beaucoup mieux devant la justice internationale. Il est vrai que personne, pas même les Soviétiques, n'avait vraiment intérêt à s'appesantir sur les transactions sur l'or: Moscou avait effectué d'importants transferts d'or en direction de la Suisse, parfois comptabilisés par la suite comme de «l'or nazi » Quant à Puhl, condamné à Nuremberg, à cinq ou six ans selon les sources, il fut libéré six mois plus tard avant de s'embarquer pour New York, en 1950. Il avait obtenu un visa d'entrée aux Etats-Unis grâce à l'intervention d'un ancien de la BRI, son président Thomas Harrington McKittrick, lui-même citoyen américain.

Un banquier américain de Hitler ?

Ce paradoxe n'a pas échappé à Marc-André Charguéraud qui a consacré un livre à ce dernier, sous le titre un peu provocateur du Banquier américain de Hitler. Passé presque inaperçu, l'ouvrage publié à Genève en 2004 s’inspire assez largement de celui de Trepp, mais s'appuie aussi sur des recherches dans les archives de la BRI. Celles-ci n'étaient pas accessibles à l’époque, c'était vers la fin des années 1980 où l'historien économique et journaliste basé sur les bords de la Limmat commença ses recherches qui devaient aboutir à la publication de son livre de 1993. II devait en effet falloir attendre 1998 pour que l'institution bâloise ouvre ses portes aux chercheurs à un moment où toute autre attitude serait devenue intenable. Cette ouverture s'inscrit également dans un contexte où, par rapport à la Suisse également, le rôle de la BRl a quelque peu perdu de son importance en tant que plate-forme multilatérale de contacts et d'échanges avec l'adhésion de la Confédération aux «institutions de Bretton Woods», à la suite du résultat positif de la votation populaire du 17 mai 1992. Auparavant, en 1980 encore, dans le cadre d'un rapport d'experts destinés au Conseil fédéral, la BRI était présentée comme un substitut suffisant, rendant superflue l'adhésion de la Suisse au FMI et à la Banque Mondiale.
S'il n'avait pas accès aux archives de la BRI au moment de commencer ses recherches, Gian Trepp avait cependant d'autres sources d'information, encore plus précieuses à certains égards: à Harvard, il eut la possibilité de consulter les archives de McKittrick qui y avaient été déposées par sa veuve après le décès de l'ancien président de la BRI, en 1970. Parmi les documents non répertoriés et n'ayant apparemment pas fait l'objet de recherches, il y avait certaines pièces qui auraient dû logiquement revenir à l'institution bâloise et que son ancien président avait emmenées avec lui. Les responsables du fonds d'archives tentèrent par la suite d'interdire la publication du livre de Gian Trepp qui reçut une lettre à cet effet.

La Suisse plaque tournante

Le livre de Gian Trepp n'en parut pas moins et si le rôle de la BRI fut minimisé ou, plus souvent encore, totalement passé sous silence par les commentateurs, la mise en évidence de la place de la Suisse en tant que plaque tournante des opérations de l'or pendant la guerre devait fortement contribuer a faire éclater l'affaire des fonds en deshérence à partir de 1996. Jamais traduit en anglais, même s'il a fait en 2000 l'objet d'une édition japonaise, l'ouvrage devait être largement cité dans les livres publiés à l'époque en Angleterre et aux Etats-Unis. A cet égard, on peut citer l'ouvrage d'Adam Le Bor, Hitler's Secret Bankers, paru en 1997. Cet auteur a rencontré Gian Trepp et consacre effectivement un chapitre à l'institution bâloise: il chiffre à 1,6 milliard de francs la valeur des envois d'or du IIIè Reich en direction de la Suisse, dont 1,2 milliard vendu à la BNS, le reste étant transféré à la BRI.
Dans les travaux publiés en Suisse, le rôle de la BRI ne fait pourtant l'objet d'aucun développement et l'institution est tout au plus mentionnée au passage, par exemple par Hans-Ulrich Jost dans Le salaire des neutres, un livre qui n'en a pas moins fait date et dont l'édition originale alémanique remonte à 1998. On peut y lire seulement que: « La banque des Règlements Internationaux (BRI) de Bâle joua également un rôle non négligeable dans les relations financières internationales et de commerce de l'or allemand. Bien que présidée par l’ Américain Thomas Harrisson (sic), elle était largement influencée par la Reichsbank et son président Walter Funk. » Les monographies publiées par les collaborateurs de la Commission Bergier ne font guère plus cas de la BRI s’agissant par exemple de l'ouvrage intitulé Die Schweiz und die Goldtransaktionen dont les auteurs admettent en préambule que: « Le rôle de la BRI n'est évoqué que de facon marginale ». Pourtant, Gian Trepp avait proposé dès le début de 1997 ses services à la commission indépendante d'experts alors en voie d’organisation. Très en vue, l'historien et journaliste alémanique apparaissait par exemple dans l'émission «L'honneur perdu Suisse», du 6 mars 1997; date qui coïncide avec celle de la première réunion de la Commission indépendante d'experts Seconde Guerre mondiale. Cette émission très controversée puisqu'elle a fait l’objet d'une plainte, a été rediffusée le 13 novembre 2006 avec un commentaire du professeur Jean-François Bergier. Pour sa part Gian Trepp fait, bientôt dix ans plus tard, une observation sans complaisance: « La BRI a été épargnée. Pourtant, elle a acheté de l’or nazi comme la Banque. nationale (BNS). Mais, la Commission n'a pas souhaité en parler parce que cela aurait réparti la responsabilité de ces transactions.» Or, il s'est agi manifestement de se concentrer sur la Suisse...

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