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| | Vichy dans la "Solution finale" / Laurent JolyEn réponse à -4 -3 -2 Comparaisons fallacieuses de Francis Deleu le lundi 30 novembre 2009 à 18h30NB. le terme "fallacieuses" concerne les comparaisons et non notre honorable hôte et contradicteur.
Bonsoir,
Je recycle ce que je publiais sur un autre forum.
En réponse à François Delpla qui écrivait : La comparaison avec la Belgique a ses limites. Un plat pays très dense et entièrement occupé se prête mieux aux rafles et ses fonctionnaires sont largement livrés à eux-mêmes, avec un roi qui se refuse à tout acte gouvernemental et un gouvernement en exil qui n'a pas l'aval de celui-ci.
Je répondais: Merci François pour ces précisions qui nous épargnent les comparaisons fallacieuses [...] ! Notons, par exemple, alors que l'administration, les entreprises, etc... étaient sous tutelle allemande, plus de la moitié des bourgmestres wallons (équivalent des maires en France) ont purement et simplement refusé de procéder au recensement des Juifs domiciliés dans leurs communes sans compter les autres qui ont bâclé le travail.
Ou encore que la totalité des secrétaires généraux ont refusé d'émettre un règlement excluant les Juifs de l'administration belge car contraire à la Constitution. Nous pourrions multiplier les exemples.
Au propos de la traque des Juifs, l'ouvrage en hébreu de Sylvain Brachfeld, historien d'origine anversoise, traduit en français sous le titre Ils ont survécu - Le sauvetage des Juifs en Belgique occupée aux éditions Racine, 2001, réunit toutes les données relatives au sort de la communauté juive en Belgique durant l'occupation allemande. Pour le seul clergé, il ressort en effet de l'enquête que 29,50% du clergé belge a participé à l'aide aux Juifs, dont 40,80% de prêtres et de religieuses de Wallonie contre 17,60% en Flandre.
Bien entendu, il ne s'agit pas d'occulter la face noire de l'occupation notamment la participation active de la police - longtemps controversée - dans la rafle des Juifs d'Anvers.
Plus loin en réponse à [...] on ne peut nier que la police belge y a apporté son concours.[...]
Je répondais Vous faites sans doute allusion à la magistrale enquête de Lieve Saerens "Vreemdelingen in een Wereldstad, een geschiedenis van Antwerpen en haar joodse gemeenschap 1880-1944", (Etrangers dans une ville mondiale, l'histoire d'Anvers et sa communauté juive 1880-1944) complétée, il y a peu, par les preuves irréfutables que la police d'Anvers a participé activement à la rafle des Juifs sur ordre (ou le consentement) de son bourgmestre (Léon Delwaide) malgré les dénégations de ce dernier et nonobstant les directives des autorités de tutelle en matière de police et de maintien de l'ordre [*]
Nous évoquerons la "traque des Juifs en Belgique" dès que je serai en possession du rapport intermédiaire de la CEGES (Centre d'Etudes et de Documentation Guerre et Sociétés contemporaines), sur "Les autorités belges, la persécution et la déportation des Juifs".
Encore de nos jours, les historiens ignorent combien de Belges d'origine juive résidaient en Belgique. L'IRJB (Institut de Recherche sur le Judaïsme Belge) estime qu'en mai 1940, la communauté juive du pays comptait entre 60.000 et 80.000 personnes dont 94% ne possédaient pas la nationalité belge. Il s'agissait essentiellement de réfugiés d’Allemagne et d’Autriche ayant fui leurs pays avec la montée du nazisme. Concentrés à Anvers, ils furent les premières victimes des rafles. Et les autres ? Comment le savoir ? Les recensements de la population ou les registres d'état civil ne mentionnaient pas la religion. Quant aux patronymes, ils ne signifient pas grand chose en terre multi-culturelle.
[*] Conformément à l'avis du Conseil d'Etat du 26 février 1942, les bourgmestres, responsables du maintien de l'ordre, étaient tenus de refuser les ordres des autorités allemandes quand ceux-ci allaient à l'encontre des lois belges c'est-à-dire :
1. Si les autorités d’occupation prennent des mesures qui sont uniquement pour l’avantage du pays occupé, la police et la gendarmerie doivent les exécuter.
2. Par contre, ils ne peuvent pas être obligés d’exécuter des mesures qui sont prises principalement dans l’intérêt militaire ou politique de l’occupant.
3. Dans le cas d’un doute raisonnable au sujet du caractère des mesures qui leur sont imposées, les policiers et gendarmes doivent consulter leurs chefs hiérarchiques
J'en suis resté là car étant considéré comme un "méchant pas bô", "détenteur de la Sainte Vérité" ne m'incitait pas à poursuivre. §:-))
Bien cordialement,
Francis. |
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