Hitler a vu trop grand, tout simplement - Le Fantôme de Staline - forum "Livres de guerre"
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Edition du 02 novembre 2009 à 13h27

Le Fantôme de Staline / Vladimir Fédorovski

En réponse à -4 -3 -2
-1qui intoxique qui ? de françois delpla

Hitler a vu trop grand, tout simplement de Nicolas Bernard le lundi 02 novembre 2009 à 13h00

Il semble que les tractations germano-soviétiques, en 1941, aient suivi deux filières :

- le canal suédois, décrit par Ingeborg Fleischhauer, Die Chance des Sonderfriedens. Deutsch-sowjetische Geheimgespräche 1941-1945, Siedler, 1985, s'agissant notamment des activités d'Edgar Clauss (ou Klaus), agent de l'amiral Canaris. C'est notamment par cette entremise que Moscou a formulé son offre de traiter ses propres prisonniers de guerre conformément aux conventions internationales.

- le canal bulgare, très méconnu, et dont l'existence a été révélée au début des années 1990 par Dimitri Volkogonov (Staline. Triomphe et tragédie, Flammarion, 1991). L'ancien espion Pavel Soudoplatov (Missions spéciales. Mémoires du maître-espion soviétique Pavel Soudoplatov, Seuil, 1994) prétend, à mon avis frauduleusement, que les approches soviétiques par l'entremise de l'ambassadeur bulgare à Moscou, Stamenov, n'étaient qu'une manoeuvre d'intoxication. Soudoplatov, cependant, révèle au détour d'une phrase que les Allemands eux-mêmes ont approché les Soviétiques par l'entremise des Bulgares, mais quand, comment, pourquoi, nul n'a semble-t-il cherché à le creuser...

Pour ma part, je pense que Hitler a évolué dans sa stratégie vis-à-vis de l'U.R.S.S. :

- de juin à juillet inclus, il vend la peau de l'ours et se révèle désireux de liquider totalement le système soviétique ;

- en août, la résistance de l'Armée rouge a dissipé ses illusions, et il caresse l'éventualité d'un accord (qui lui accorderait les territoires occupés), avant de rejeter cette option le 25 août 1941 en refusant d'accéder à l'offre soviétique précitée sur les prisonniers de guerre, ce qui est peut-être une manière pour lui de faire monter les enchères ;

- en septembre-octobre, devant le risque grandissant d'une confrontation avec l'Amérique, il cherche à mettre fin à la guerre à l'Est, en anéantissant les dernières armées soviétiques dans le secteur de Moscou, et se révèle disposé à laisser survivre Staline et le système communiste au-delà de la nouvelle frontière, à la fixation incertaine (même si l'Oural revient souvent). C'est du moins ce qu'il déclare à Goebbels le 23 septembre 1941.

Or, le fait est qu'il a rejeté une autre offre soviétique formulée par le biais de la Bulgarie, et qu'il s'agit peut-être de cette avance que Staline commande à Beria en octobre 1941, à l'heure où le Kremlin est sur le point de céder à la panique.

Pourquoi un tel refus alors que le Führer semble chercher une porte de sortie ?

A mon sens, et à supposer qu'il intervienne ce mois-ci, ce rejet hitlérien découle du fait que le dictateur a vu trop grand. Il était peut-être prêt à laisser Moscou aux Soviétiques, mais pas à céder sur l'Ukraine et le Caucase, qui reviennent souvent dans ses fantasmes coloniaux exprimés dans les fameux "Propos de Table", et dont la conquête avait été confiée à la Hgr. Süd, qui devait s'emparer avant la fin de l'année de Kharkov, Sébastopol, Rostov sur le Don, Stalingrad et Maikop !

Il faut à ce titre revoir la série de décisions prises dans les deux premières semaines de septembre, avant la chute de Kiev.

Premièrement, Hitler décide d'affecter la Panzergruppe de Hoepner, alors rattachée à la Hgr. Nord, qui fonce sur Leningrad, à la Hgr. Mitte, tandis que la Hgr. Süd garde la Panzergruppe de Von Kleist pour déferler sur l'Ukraine orientale, tandis que Von Manstein quitte le front de Leningrad pour conquérir la Crimée. Bref, la Hgr. Süd conserve ses chars et gagne un excellent général, tandis que la Hgr. Nord est dépouillée de ses blindés et du même général. Hitler se contente de faire assiéger l'ancienne Petrograd, faisant d'une pierre deux coups : pas de combats de rues pour Hoepner, et prise d'une métropole entière en otage, ladite ville devant être décimée par le froid et la faim. Dans le même temps, Hitler va lancer l'opération Taifun, qui prévoit d'encercler les armées russes de Moscou - et Moscou lui-même, pour le mois d'octobre, tout en prescrivant à la Hgr. Süd de reprendre son avance vers l'Est.

En d'autres termes,

1) on cloue les armées du Nord sur place (en leur autorisant un petit trip vers Tikhvine, pour isoler définitivement Leningrad) après avoir encerclé et promis à la mort des millions d'habitants de la deuxième plus grande ville d'U.R.S.S. qui se révèle également être le berceau de la Révolution ;

2) on concentre les meilleures forces motorisées au Centre contre Moscou pour l'affrontement décisif ;

3) on laisse aux troupes du Sud les moyens de faire main basse sur quelques km², ce qu'elles doivent effectuer courant octobre, sans se reposer à la suite de la prise de Kiev.

Cette stratégie me paraît très cohérente. Elle vise, je pense, deux buts : mettre un terme au conflit et, parallèlement, s'adjuger le sud de l'Union soviétique, sa région économiquement la plus riche. A cela, deux moyens : confier cette conquête à la Hgr. Süd (qui garde ses chars et gagne Von Manstein), et détruire l'Armée rouge devant Moscou. A supposer que Von Runstedt n'atteigne pas ses objectifs, l'anéantissement des forces de Joukov, la chute du Kremlin et la destruction imminente de Leningrad devraient mettre Staline à genoux et l'amener à tout céder, y compris des territoires que la Wehrmacht n'a pas encore conquis.

Or, l'offre soviétique de négociations n'a du intéresser que des concessions plus limitées, excluant le Caucase et peut-être l'Ukraine orientale, précisément parce que ces zones étaient encore tenues par le régime stalinien. C'est pourquoi je hasarde l'hypothèse que Hitler a rejeté cette offre parce qu'il n'a pas voulu gâcher son imminente victoire. Pourquoi, en effet, abandonner des régions que la Hgr. Süd va conquérir, outre qu'à supposer que ladite Hgr. Süd piétine, Staline n'aura plus rien à négocier lorsque tombera Moscou à la suite d'une nouvelle bataille d'encerclement ?

Bref, Hitler était, vis-à-vis de la guerre à l'Est, capable de s'arrêter. Mais il n'a pas su le faire assez tôt, par sous-estimation de l'adversaire et des complications climatiques.

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