Et les p'tits Belges ? - Histoire(s) de la Dernière Guerre - forum "Livres de guerre"
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La description du livre

Histoire(s) de la Dernière Guerre / collectif

En réponse à -3 -2
-136 numéros... mnimum ! de Yannis Kadari

Et les p'tits Belges ? de Francis Deleu le lundi 02 novembre 2009 à 12h36

Bonjour,

Avant de pinailler saluons une nouvelle fois la qualité de ce n° 2 qui tient toutes ses promesses : remarquable dans tous les domaines ! Que ce soit les chroniques au jour-le-jour dont les plus significatives sont développées (ce que le sommaire ne mentionne pas) ou le choix des repères ou encore la variété des articles dont certains collent avec l'actualité....Histoire(s) de la Dernière Guerre frise la perfection.
Ce que le sommaire ne mentionne pas non plus ce sont les encadrés/hors-textes comme "Churchill et l'URSS" ou "Mannerheim, un Finlandais Gaullien" signés par François Kersaudy. Mais encore ! Chaque personnalité citée fait l'objet d'un encadré avec la photo et une courte biographie. Et l'iconographie ? Les ressources photographiques des éditions Caraktère semblent inépuisables !
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Et les p'tits Belges ?

Ils n'ont pas été oubliés. Ainsi, dans les chroniques "en bref" : le 24 décembre, le "gueules noires" des mines du Hainaut protestent contre leurs conditions de travail (allongement de la durée du travail sans augmentation de salaire) et menacent de se mettre en grève".

Pas d'articles sur les p'tits Belges ? Qu'à cela ne tienne ! LdG y remédie en proposant un entretien accordé par William Ugeux à "Jours de guerre" (Tome 1 : Jours de sursis, édité par le Crédit Communal de Belgique, 1990). William Ugeux, directeur du journal "Le XXe Siècle" se souvient de la "drôle d'ambiance" qui régnait en Belgique pendant la "drôle de guerre".
L'Angleterre avait en Belgique une journaliste qui s'appelait Madame Marsden Smedley, qui était en fait une conférencière aux armées. Elle allait de cantonnement en cantonnement, en expliquant la grandeur de la politique britannique aux soldats anglais en France. Mais elle était soi-disant journaliste, représentant deux ou trois journaux de deuxième plan.
Je l'ai beaucoup pratiquée par la suite, à Londres pendant la guerre, où elle avouait qu'elle était là pour essayer de nous faire dire des choses qui plaisaient aux Gouvernement britannique.
Les Français, eux, avaient une flottille de grands bonshommes de la littérature. Henri Torrès, Jules Romains, qui venaient pour essayer de nous convaincre que la France avait, comme toujours, raison. Enfin, c'était là un jeu normal, ce n'était pas des atteintes à la liberté de la presse; le lobbying est quelque chose de normal dans une presse libre: on essayer de convaincre les gens, pour cela on apporte des documents.
Les Français étaient tout de même un peu indécents dans cette histoire parce qu'ils venaient comme si tout leur appartenait. Je me souviens être intervenu, avec Jules Romains dans mon bureau, pour demander s'il serait reçu par le Roi. C'était l'auteur des Hommes de bonne volonté, à ce moment-là quelque chose comme le Balzac du siècle. On m'a répondu : "Il n'en est pas question". Ce que je lui ai dit, mais il n'a pas été content....

La guerre est à la porte de nos voisins et nous sommes dans l'illusion qu'il serait impossible que cela se passe autrement que les autres fois et que nous y échappions. Or, c'était idiot, parce qu'enfin la Ligne Maginot s'arrêtait à notre frontière, et par conséquent passer par la Belgique était une tentation irrésistible pour un stratège allemand. Je crois qu'on essayait de ne pas le voir, de fermer les yeux. On avait d'ailleurs des déclarations apaisantes du côté allemand et des déclarations agitantes du côté français. Cela faussait un peu l'expression normale de l'opinion.
Mon journal, le XXe Siècle, a engagé des chroniqueurs militaires à cette époque. Une des gênes de ma vie, c'est que ces chroniqueurs militaires (dont l'un était le principal chroniqueur politique britannique et l'autre un général français à la retraite), ont écrit des articles dont ils ont dû rougir pendant le reste de leurs jours. Ils pronostiquaient exactement ce que nous attendions d'eux : la force française imposant la paix. Il faut dire aussi qu'à cette époque, l'Allemand n'étant pas encore pour l'opinion autre chose qu'un ancien ennemi vaincu et non l'odieux gardiens des camps de concentration; il y avait aussi, et mon journal s'en faisait parfois l'écho, un certain énervement dans le public devant l'autosatisfaction française....
Bien cordialement,
Francis.

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