Les alliés de Hitler et le <i>Vernichtungskrieg</i> - Le Fantôme de Staline - forum "Livres de guerre"
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Edition du 28 octobre 2009 à 15h58

Le Fantôme de Staline / Vladimir Fédorovski

En réponse à
-1Lutte des classes, en effet ! de Christian Favre

Les alliés de Hitler et le Vernichtungskrieg de Nicolas Bernard le mercredi 28 octobre 2009 à 15h43

Ce que David Zambon expose sur la conduite du corps expéditionnaire italien sur le Front de l'Est renvoie finalement à un débat qui a particulièrement agité les historiens allemands, quant à la question de savoir si la sauvagerie de la Wehrmacht à l'encontre des prisonniers de guerre soviétiques et des populations occupées relevait d'une véritable guerre d'extermination planifiée (Vernichtungskrieg), ou de calculs militaires certes cyniques, cruels et brutaux, mais non prémédités, ou encore (tendance évidemment très minoritaire) de la "faute à pas de chance", c'est à dire que l'impréparation militaire allemande, avec pour corollaire un approvisionnement lacunaire, à quoi s'ajoute la guerre des partisans, seraient les éléments moteurs d'une improvisation certes coûteuse en vies humaines, mais en définitive peu criminelle, et devant tout à des facteurs de situation (cf. les travaux, très renseignés certes, mais aussi très critiquables, et donc très critiqués quant à leurs interprétations et leurs conclusions, de Klaus-Jochen Arnold, Die Wehrmacht und die Besatzungspolitik in den besetzten Gebieten der Sowjetunion. Kriegführung und Radikalisierung im "Unternehmen Barbarossa", Duncker & Humblot Verlag, 2004).

Bref, on oscille entre le meurtre prémédité, la négligence criminelle et raciste, et le débordement pur et simple, avec une radicalisation progressive tributaire des exactions adverses (en ce qui me concerne, je penche nettement vers la première option, compte tenu d'autres facteurs à prendre en considération, tels que le génocide juif et les plans de colonisation/dépopulation).

Le cas des alliés de l'Axe sur le Front de l'Est offre à cet égard une piste de réflexion. Aucun d'entre eux, en effet, ne semble avoir mené une guerre aussi idéologiquement marquée que celle des Allemands. Les Finlandais se sont vus en croisés d'une guerre de reconquête des territoires perdus en 1939-1940, les Hongrois n'ont pas fait preuve d'une motivation anticommuniste particulière, seuls les Roumains ont de toute évidence adopté une politique sciemment antisémite, mettant en pratique des massacres génocidaires plus artisanaux que ceux perpétrés par les Allemands, mais tout aussi meurtriers.

Il n'en demeure pas moins que l'armée hongroise a pillé, tué, violé, au point que les observateurs allemands eux-mêmes en sont venus à être écoeurés. Il conviendrait, en ce cas, de faire le point sur la discipline militaire hongroise, sur la sociologie de la troupe, et dissiper toute équivoque quant à l'absence, prétendue ou réelle, de motivation idéologique à l'entrée en guerre de Budapest aux côtés de l'Allemagne contre la Russie.

Il n'en demeure pas moins non plus que la guerre finlandaise n'était certainement pas une simple croisade libératrice. Ni une guerre propre.

Tout d'abord, les succès remportés au cours de l'été 1941 vont accentuer les aspirations de certains courants de la vie politique finlandaise à la création d’une « Grande Finlande », qui étendrait sa mainmise sur la péninsule de Kola, comme le signalera le Président finlandais Ryti lui-même aux Allemands. Aux yeux d'Helsinki, Leningrad, à ce titre, devait « disparaître », ce qui se révélait absolument compatible avec les intentions, constamment répétées, de Hitler quant à la destruction de cette ville par la famine, les bombes et les obus.

De plus, la Finlande laissera mourir de faim, de froid et de maladie 14.000 de ses prisonniers de guerre sur 65.000 de juillet 1941 à février 1942, ce qui paraît certes relever de facteurs de situation (l'impossibilité d'approvisionner correctement ces prisonniers sans en faire payer le prix à la population nationale), mais ne saurait faire oublier que Helsinki s'est révélée, en l'occurrence, être l'agresseur, et pouvai s'attendre à ramasser quantités de prisonniers, ce qui relève de sa part de la négligence criminelle. Les Finlandais ont également livré 2.900 personnes aux nazis, dont 118 commissaires politiques, 74 Juifs, 400 à 500 communistes, en parfaite connaissance du sort funeste qui les attendait.

En d'autres termes, la guerre finlandaise de 1941-1944 mériterait une analyse approfondie, tenant compte des différents rapports de forces internes (vie politique locale, rôle de Mannerheim) et externes (Allemagne, Alliés occidentaux), et du contexte (au premier semestre 1941, le pouvoir finnois semble enclin à faire preuve d'agressivité annexionniste envers l'U.R.S.S., mais perdrait de sa radicalisation à l'issue de l'échec allemand devant Moscou).

Sur l’implication des alliés de Hitler dans l’extermination des Juifs et les massacres perpétrés à l’Est, ainsi que le déchaînement de la famine, voir Jürgen Forster, « Hitlers verbündete gegen die Sowjetunion 1941 und der Judenmord », in Johannes Hürter, Christian Hartmann et Ulrike Jureit (dir.), Verbrechen der Wehrmacht. Bilanz einer Debatte, Beck Verlag, 2005, p. 91-97 et, sur le cas particulier de l’armée hongroise, Krisztian Ungvary, « Das Beispiel den Ungarischen Armee. Ideologischer Vernichtungskrieg oder militärisches Kalkül ? », ibid., p. 98-106. Les atrocités roumaines dans les territoires soviétiques occupés ont été décrites dans Matatias Carp, Cartea Neagră. Le livre noir de la destruction des Juifs de Roumanie 1940-1944 (traduit du roumain et annoté par Alexandra Laigniel-Lavastine), Denoël, 2009 et Dennis Deletant, Hitler’s Forgotten Ally. Ion Antonescu and his regime, Romania 1940-1944, Palgrave McMillan, 2006.

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