**** "J'espère bien qu'il vont vous faire maréchal de France" et d'ailleurs je vous envoie dans le geôles de France, heu, ça fait partie de la procédure ...****
Les Ldégistes seraient-ils d'humeur vagabonde à l'approche des "fêtes" d'Halloween ?
Revenons à Weygand.
Au début des années 50, il fut question de rétablir le maréchalat, projet qui ne soulèvera pas l'enthousiasme des foules... en fait du Parlement. "
Maréchal, nous voilà !" incitait à répliquer "
Maréchal, plus jamais !". Par ailleurs, la plupart des parlementaires voyaient dans le rétablissement de la dignité de Maréchal le risque d'une intrusion des militaires dans la politique, dont on n'avait que trop souffert.
Quoiqu'il en soit, le général de l'Armée de l'Air, René Chambe [*], décida de demander l'avis des futurs "nominés" : Juin, de Lattre et Weygand (Leclerc et Koenig étant superbement ignoré)
Weygand répondit le 8 octobre 1951 avec - je l'avoue - une certaine dignité:
Une tradition s'est établie en France : seuls les chefs militaires qui ont conduit leurs troupes à la victoire reçoivent le bâton de maréchal. C'est le cas des généraux Juin et de Lattre de Tassigny. Le général Juin que vous nommez si justement "l'homme du Garigliano" a ouvert aux alliés le chemin de Rome. Depuis il a rendu d'éminents services au Maroc. La situation très élevée qu'il occupe aujourd'hui dans le commandement des armées de défense de l'Occident l'appelle à servir la France de longues années encore. Le général de Lattre de Tassigny a conduit au Rhin et au Danube notre 1ère armée victorieuse. Il a depuis redressé d'une façon magistrale la situation en Indochine où il rend toujours les services les plus remarquables.
L'un et l'autre doivent à mon sens être élevés sans retard à la dignité de maréchal de France, non seulement en reconnaissance des services rendus mais en vue de ceux qu'ils rendront encore dans les postes très élevés qu'ils occupent et qui les mettent en contact direct et permanent avec les plus hautes autorités militaires et civiles des pays alliés.
Mon cas est bien différent. Si j'ai rendu des services jadis, le dernier conflit n'a été pour moi qu'une série d'épreuves, plus cruelles les unes que les autres. Je me suis efforcé, en Afrique, de préparer la revanche de l'armistice de 1940, mais ce n'est pas l'acte de commandement devant l'ennemi que récompense le bâton de maréchal. Même si cet honneur m'était offert, ma conscience me commanderait de l'écarter.
Je vous demande donc de rayer mon nom de votre projet de résolution. Et je me réjouirai du fond du coeur de l'acte de justice qui élèvera à la dignité de maréchal de France mes jeunes et glorieux camarades, les généraux Juin et de Lattre.
Bien cordialement,
Francis.
[*] Le général Chambe, est à l'origine du projet de rétablir le maréchalat. Ce sera son gendre, Guy Jarrosson, député du Rhône, qui portera le projet jusqu'à son terme.