... le "protocole Hossbach" ? Le compte-rendu fait par un officier supérieur, entièrement de mémoire, sans notes, 5 jours après les faits, des propos tenus par Hitler au cours d'une réunion. Compte-rendu avalisé par aucun des autres participants à ladite réunion et surtout pas par le principal intéressé, c'est à dire l'homme dont on rapporte les propos, Adolf Hitler.
Il ne s'agit donc en aucune manière d'un "procès-verbal" (ainsi qu'il est dit habituellement de manière parfaitement frauduleuse) établi par exemple à partir d'un enregistrement audio ou de notes prises sur le vif en sténo mais d'une restitution des propos tenus, nécessairement altérée par la sujectivité du transcripteur.
Mais il y a bien pire. L'auteur, Hossbach, est tout sauf un observateur neutre. C'est un opposant à Hitler engagé aux côtés d'autres opposants (Canaris, Oster, Beck etc...) dans un travail de subversion visant à renverser Hitler et à le tuer ou le faire condamner.
Pour parvenir à cette fin, les opposants ont besoin pour rallier à eux les hésitants de leur démontrer que Hitler, alors formidablement populaire dans son pays, est un dément qui veut faire la guerre au monde entier quelles qu'en soient les conséquences.
Hossbach a donc toutes les raisons de travestir les propos de Hitler. Il est tout sauf un témoin impartial.
Sans même aller plus loin pour le moment (car il y a pire) pour ne pas choquer les chastes oreilles de Francis, dans aucun pays civilisé on ne condamnerait quelqu'un en se fondant sur une telle "preuve". |