Bonsoir,
Jean-Paul Cointet, Expier Vichy, mentionne que, outre la "campagne" de François Mauriac en faveur de Béraud, la grâce a sans doute été accordée à la suite d'une intervention de l'ambassadeur d'Angleterre. Ce dernier, alerté par le comte de Chambrun (gendre de Laval), aurait communiqué à de Gaulle : "L'Angleterre n'a pas et ne veut pas d'ennemis en France". Toujours est-il que Béraud sera gracié au bout d'une quinzaine de jours contre l'avis quasi unanime de la Commission des Grâces et de Maurice Patin lui-même. [*]
Enfin, comme l'indique René, la grâce accordée par de Gaulle allait quasiment de soi, sa condamnation à mort, pour les seuls écrits anti-anglais, aurait fait scandale.
Bien cordialement,
Francis.
[*] Maurice Patin, directeur des Affaires criminelles et des Grâces, donnera sa démission en février 1946 sous le gouvernement tripartite (communistes, socialistes, démocrates-chrétiens du MRP) de Félix Gouin qui succéda à de Gaulle. Maurice Patin estimait que la répression était beaucoup trop forte (plus de 60 % des condamnations à mort amenées à exécution) et que les avis de la Commission des Grâces n'étaient pas suffisamment pris en compte. |