On a reproché au CICR de ne pas avoir dénoncé le sort des juifs au monde. Quels sont les faits ?
p. 21 Des civils « se sont vus arrêter sans en comprendre le motif, sans avoir le temps ni l’autorisation d’emporter leurs effets, sans ressources aussi le plus souvent, assimilés d’une heure à l’autre à des criminels, conduits dans des camps de concentration(…) » etc.
De quand date ces propos ? Non de 39-45 mais d’un commentaire sur la guerre de 14-18. Le CICR rappela cette réalité aux participants de la Xe Conférence internationale de la Croix-Rouge en 1921 et, afin d’éviter une nouvelle catastrophe en cas de conflit, il suggéra déjà l’étude d’un texte d’une convention protégeant les civils ennemis et les populations des régions occupées.
Quelles furent les réaction ? p.22
Le projet d’étude reçut l’approbation de l’assemblée, mais lorsqu’un texte de convention fut soumis à la XIè Conférence, en 1923, il ne fut pas possible de faire passer les propositions dans le domaine des réalisations. « Nombreux, en effet, étaient ceux, qui mettant tous leurs espoirs dans l’idée d’un désarment général des nations, ne voulaient plus envisager la possibilité d’une guerre. Différentes personnalités officielles firent valoir auprès du CICR que le moment paraissait inopportun pour proposer aux gouvernements l’élaboration d’un statut des civils en temps de guerre et qu’une telle initiative pourrait même être considérée comme desservant la cause de la paix que soutenait la Société de nations. »
C’est quand même inouï de constater qu’effectivement dans les années 20 c’est bel et bien le désarmement général qui était considéré comme la seule garantie d’une paix généralisée. Les démocraties ont appliqué cette doctrine avec une application d’élèves sages, partout. Pendant ce temps l’Union soviétique et l’Allemagne travaillaient ensemble d’arrache-pied pour monter deux armées super-puissances. Voilà la réalité. |