" La bataille de Normandie décida du sort de la guerre. Elle fut gagnée sur les plages et dans les chemins creux du bocage par des fils de paysans et d’ouvriers américains dont les pères s’étaient battus dans la Meuse et dans l’Argonne en 1918, par des soldats britanniques dans lesquels s’incarnaient les vertus héroïques du grand peuple qui dans l’épreuve la plus terrible de son histoire n’avait pas cédé, par des soldats canadiens qui dès les premiers jours de la guerre s’étaient portés volontaires, non parce que leur pays était menacé, mais parce qu’ils étaient convaincus que c’était une question d’honneur.
La bataille de Normandie fut gagnée par les soldats de la 1re division blindée polonaise engagés dans les combats de la poche de Falaise et qui se couvrirent de gloire en repoussant la contre-attaque allemande des 19, 20 et 21 août 1944 où 2300 d’entre eux furent tués ou blessés.
La bataille de Normandie fut gagnée par des aviateurs tchèques, danois, norvégiens, par des parachutistes belges et néerlandais, par les soldats de Leclerc, par les commandos de Kieffer, par les SAS qui combattaient sous l’uniforme anglais.
La bataille de Normandie fut gagnée par des soldats de vingt ans qui tuaient pour ne pas être tués, qui avaient peur de mourir, mais qui se battirent loin de chez eux avec un courage admirable contre un ennemi impitoyable comme si le sort de leur propre patrie était en jeu.
La bataille de Normandie, ce fut la revanche de la Tchécoslovaquie et de la Pologne dépecées, de la Belgique et des Pays-Bas asservis, de la France vaincue en cinq semaines. Ce fut la revanche de Sedan, de Dunkerque, de Dieppe." |