Mandel n’a pas été tué par la Milice ! (bis repetita) - Site personnel de F. Delpla, Historien 1939-45 - forum "Livres de guerre"
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Site personnel de F. Delpla, Historien 1939-45 / François Delpla

 

Mandel n’a pas été tué par la Milice ! (bis repetita) de françois delpla le jeudi 07 mai 2009 à 15h48

Lettre d'info du site

n° 54

7 mai 2009

Chers amis,

A la suite de la dernière et récente lettre, l’un d’entre vous m’a signalé ceci : . Je viens de mettre en ligne le débat subséquent :

Avec la critique de Frank Schwab, de la FNDIRP, et le refus persistant du "Patriote résistant" de tout dialogue à son sujet, cela finit par faire symptôme, comme disent nos amis psychanalystes. Comme je n’abandonne jamais mes enfants, bien que le nouveau livre des éditions de l’Archipel auquel j’ai prêté la main (Mietek Pemper, La Route vers la liberté / La vraie histoire de la liste de Schindler) soit en phase promotionnelle alors que les chances commerciales de ce Mandel sont, sauf improbable rebond, parfaitement ruinées, c’est sur ce symptôme que je voudrais ici "rebondir".

L’association de déportés, se solidarisant pour l’instant avec son critique au lieu de lui faire d’amicales remontrances, semble poser en principe que l’histoire est indésirable si elle peut conduire à nuancer la haine qu’on éprouve pour les collaborateurs et autres miliciens. C’est là une inquiétante dérive. Non contente d’opposer dangereusement la mémoire à l’histoire, en ouvrant un boulevard aux falsificateurs qui, eux, cultivent les apparences du sérieux historique et archivistique, la FNDIRP tourne ici, heureusement par exception, le dos au patriotisme comme à l’esprit résistant : que Hitler ait été suffisamment attentif à Mandel pour décider personnellement de son sort n’a rien qui rende plus sympathiques ni Pétain ni la Milice, puisque c’est le premier qui l’a livré au dictateur en le faisant revenir, chargé de chaînes, du Maroc et en ne le protégeant nullement lors de l’invasion de la zone sud (alors même que tout pétainiste aujourd’hui encore se complaît à dire que le maréchal a préservé l’Afrique française de l’emprise allemande !) ; quant aux miliciens, il n’est peut-être pas sans intérêt de les prendre la main dans le sac, quoique de manière non traditionnelle : au lieu de dire sans fondement aucun qu’ils ont réclamé aux Allemands un otage pour pouvoir venger Henriot, il serait temps de remarquer qu’ils ont eu tellement honte d’avoir fourni, dans la phase ultime du supplice, quelques hommes de main, qu’ils ont préféré, devant les tribunaux et ailleurs, laisser courir la version d’une action autonome décidée sans pression étrangère au sommet de leur hiérarchie. Laquelle avait d’ailleurs aussi, sur le moment, été docile aux vues germaniques en se laissant accuser et en ne tranchant nullement sur le chorus des "ultras" de la collaboration, tout ce monde disant pis que pendre du "Juif Mandel" en guise d’oraison funèbre. Il en est rendu compte longuement dans le livre.

Quant au critique de nonfiction.fr, outre qu’il présente très partiellement le contenu même du livre (l’explication la plus simple étant qu’il ne l’a pas lu jusqu’au bout, ce qu’il avoue à demi-mot en prétendant que la lecture du début suffit pour juger l’ensemble), les attendus de son verdict sont tout aussi renversants, quoiqu’assez différents : péché d’intentionnalisme !

Je rappelle brièvement de quoi il retourne : ce reproche a d’abord été fait par des historiens allemands des années 60 à leurs prédécesseurs des décennies précédentes, eux-mêmes se baptisant "fonctionnalistes". D’après eux, il ne fallait plus dire que les nazis avaient fait des plans à long terme et l’analyse devait se cantonner pour l’essentiel aux causes conjoncturelles de leurs actes. Il s’en est suivi, sur ces mêmes causes conjoncturelles, des travaux utiles voire pionniers, mais on a pris la fâcheuse habitude de ne pas relier les crises et les exactions entre elles -ainsi, par exemple, on ne fait aucun rapprochement entre l’incendie du Reichstag et la nuit des Longs couteaux, ni entre ces épisodes à grand spectacle et les opéras de Richard Wagner.

L’auteur de cette recension est un jeune agrégé dont il vaut mieux pour lui que le nom ne soit pas ici reproduit -ce serait lui faire porter un chapeau trop grand, et passer à côté de l’usage qu’on doit faire de son erreur : loin d’être, comme on le lit trop souvent, dépassée, la querelle du fonctionnalisme et de l’intentionnalisme (tous deux baptisés, je le répète, par l’école fonctionnaliste -qui à l’origine se disait elle-même plutôt "structuraliste") est encore d’actualité, puisque "intentionnaliste" est encore une insulte censée tenir lieu d’argumentation.

Un nouvel exemple en est d’ailleurs donné par la démolition détaillée d’un autre livre, qui est l’objet de l’autre article déposé sur le site depuis la dernière lettre d’information :

L’histoire l’emportera !

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