Je voudrais ajouter à la présentation, très juste, de Francis, une précision importante : le texte de Brayard n'est pas seulement acerbe et vif, mais ridiculement agressif.
Il y avait un autre ton pour dire les choses, si on ne voulait pas noyer le chien avant de bien vérifier qu'il était atteint de la rage.
Deux exemples :
-p. 122 on peut effectivement préférer la traduction "Juifs à l'est" à "Juifs de l'est", pas impossible mais ambiguë(surtout avec la majuscule, qui désigne l'aire géographique plutôt que le point cardinal -mais sur ce point, finalement peu cardinal, et lui seul, les jouteurs me semblent à renvoyer dos à dos). Mais on ne saurait suivre Brayard dans le parti tout à fait excessif qu'il tire de la chose : ce "de l'Est" n'est nullement le pilier central sans lequel toute la thèse hussonnienne s'écroule.
-Brayard se tire une balle dans le pied quand il récuse comme source l'entrée du 11 novembre 41 du journal de Kersten, avec cet argument que l'agenda de Himmler ne mentionne pas de rencontre ce jour-là. Il prend soin en effet de préciser que Himmler, qui note même ses rendez-vous de coiffeur, n'écrit pas le nom de Kersten pendant plusieurs mois... et cela lui paraît normal, puisqu'il ne s'agit que d'accabler Husson. Or cela ne l'est pas du tout, normal, que Himmler se passe aussi longtemps des "mains du miracle" : il y a donc gros à parier qu'il voit Kersten mais pour une raison qui nous échappe décide de ne plus le noter pendant quelque temps. |