Bonjour,
Etienne Szabo faisait partie de la 13e DBLE (13e Demi-brigade de la Légion étrangère) et était donc forcément légionnaire.
Pour mieux connaître les durs combats pour la prise du plateau de l'Himeimat et les circonstances de la mort d'Etienne Szabo, je vous propose un extrait du récit qu'en fait le général Saint Hillier.
*** Le 22 octobre à vingt-et-une heures quarante, la préparation d'artillerie se déclenche sur les soixante kilomètres de front, de la Dépression de Qattarah à la mer.
Dans la nuit belle et claire, rendue lumineuse par la pleine lune, les éclairs des coups de départ de mille deux cents canons forment une rampe de feu. En une nuit, vingt-cinq mille tonnes d'acier tomberont sur les positions ennemies.
La colonne volante franchit les champs de mines par des portes que les sapeurs ont ouvertes puis se met en position face à l'Ouest pour protéger les bataillons de la Légion qui attaquent l'immense ombre chinoise que forme l'Himeimat. A l'heure prévue le 1/13 aborde la falaise, se heurte à un champ de mines inconnu, subit un tir violent d'armes automatiques et de mortiers, le plan de feux est sans faille, la manoeuvre impossible. Dans la plaine, à l'Ouest, apparaissent des chars du 33ème Recce. La colonne volante maintient l'ennemi à distance, les canons "Conus" du Capitaine de Courcel font merveille.
Le Lieutenant-Colonel Amilakvari donne alors au 2ème Bataillon l'ordre d'enlever l'Himeimat pour être à l'heure au rendez-vous avec la 7ème Brigade blindée. Malgré les pertes, les mines, les tirs, le 2/13 Compagnies Messmer et Lalande en tête, arrive au plateau et aborde au corps à corps, le Vème Bataillon parachutiste italien qui défend âprement ses positions, notre artillerie tire au jugé. Il est cinq heures quinze, deux fusées, vert et rouge, signalent que l' objectif est conquis, des cadavres parsèment le plateau, cent huit prisonniers restent entre les mains des légionnaires. A six heures, le IIème Bataillon de la Folgore contre-attaque. Le choc est rude, l' assaillant arrêté. Soudain, le groupement Kiehl de la 21ème Panzer débouche, or, la 7ème Brigade blindée, empêtrée dans les mines, n'est pas là.
Le 2/13 tient une heure mais les munitions s'épuisent. Il est obligé de redescendre dans la plaine où l'artillerie italienne brûle un par un ses camions, et les liaisons radios cessent.
Vers dix heures, la Légion reçoit l'ordre de regagner sa base de départ, au cours du repli le Lieutenant Colonel Amilakvari est mortellement blessé, son corps est ramené sur la plage arrière du char de l'aspirant Touny. Le Commandant de Bollardière, les Capitaines Bablon, Morel, Lalande, Wagner, le Médecin-Lieutenant Lepoivre blessés, sont évacués. Le Lieutenant Susbielle a été tué. La Brigade a perdu, au cours de cet engagement, une centaine de tués et de blessés, une vingtaine de disparus. Ceux-ci gisent blessés ou tués au flanc de l'Himeimat. L'Adjudant Branier (alias Lacroix) vétéran de la guerre de 1914-1918 faite au Régiment de marche de la Légion, rassemble les blessés, ils tirent sur les patrouilles qui essayent de les capturer. Aucun ne survivra.
[extrait de "Les premiers soldats du général de Gaulle", Général Saint-Hillier, Editions La Bruyère (2000)].
Quant au rapatriement de corps, je n'ai pas de réponse. Celle de Jacques Ghémard devrait nous convenir parfaitement.
Bien cordialement,
Francis. |