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Edition du 27 avril 2009 à 19h56

Freefrench / Jacques Ghémard

En réponse à
-1Appel à physionomistes de Jacques Ghémard

Pas de Schumann à Rennes de Laurent Laloup le lundi 27 avril 2009 à 19h45


Témoignage de Jacques Kayser de la Mission Militaire de la Liaison Administrative comme Jean Marin : (Source : "Un Journaliste sur le front de Normandie ")

Voici le panneau Dunlop indiquant l'entrée de Rennes. Les faubourgs sont presque déserts. Merlin saute sur un vélo et s'en va. Peu après, Marin et moi en trouvons aussi et appuyons sur les pédales comme des coureurs du Tour de France. Les gens sont maintenant plus nombreux et l'enthousiasme, au fur et à mesure de notre passage, monte vers ces deux officiers français, précurseurs anonymes. Mon compagnon me souffle : « Dites que je suis Jean Marin. » Aussitôt que son identité est connue de quelques-uns, elle est connue de tous : la nouvelle se communique comme une traînée de poudre ; l'ovation flambe vers ce Breton qui, pendant quatre ans, à la radio, a dit aux Français les raisons d'espérer. C'est la journée de Jean Marin. A quelque endroit qu'il passe, les hommes l'acclament, les femmes se précipitent sur lui. On veut le voir et le revoir, l'en­tendre, le toucher.
Nous apercevons de loin les uniformes de Chevigné et de Merlin. Nous descendons de vélo et nous voici en tête d'une foule de plus en plus nombreuse criant sa joie avec passion dans un désordre qui respecte pourtant l'unisson. Nous sommes conduits, portés vers la mairie. Il doit être 9 h 20. Nous arri­vons sur la grand'place. De tous les côtés les gens accourent. C'est un océan de têtes que nous apercevons du balcon, et des drapeaux qui s'agitent, et des boutonnières qui s'ornent, et des cœurs qui s'offrent. D'une voix sobre, forte, Chevigné annonce la libération de Rennes au nom du gouvernement de la Répu­blique. Folles acclamations : « Vive la France ! Vive de Gaulle ! Vivent les Alliés ! » A peine a-t-il fini que les premiers tanks américains pénètrent sur la place, acclamés eux aussi. Je sors avec Marin et Merlin en Jeep. Marin est chargé de prendre pos­session du poste de Radio-Bretagne et de prononcer le séquestre & Ouest-Eclair. Il nous demande, à Merlin et à moi, d'être les témoins de ces opérations. Nous nous frayons avec difficulté un passage ; la foule continue à hurler sa joie, à venir à nous, à vouloir nous garder.


Cordialement
Laurent

PS : Pas de Schumann à Rennes nàon plus dans les mémoires de Jean Marin

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