Fin 44-début 45, Louise Delbeil, l'épouse d'un militant PPF réfugié en Allemagne, aurait été chargée d'une mission auprès de Doriot par, ou au moins avec l'aval, de l'état-major du général de Lattre. Passée en Allemagne via la Suisse, la jeune femme serait parvenue à rencontrer le chef du PPF, installé dans l'île de Mainau, sur le Lac de Constance, pour lui demander de faire cesser les parachutages d'agents PPF sur le sol français et de se rallier aux forces anticommunistes françaises.
Dévoilée par Maurice-Yvan Sicard (Saint-Paulien), l'histoire est reprise par les chroniqueurs de la période Sigmaringen. Henry Rousso en fait mention s'en s'y attarder. André Brissaud et Jean-Paul Cointet y consacrent quelques pages et sont d'accord pour considérer comme avérée la présence de Mme Delbreil à Mainau.
La teneur des discussions Delbreil/Doriot est en revanche plus incertaine. En est-on resté au stade du "contact exploratoire" comme le pense Cointet ou Doriot a-t-il accepté de faire cesser les parachutages et d'entamer des négociations avec des officiers de la Ire armée, comme l'a affirmé Mme Delbreil à l'occasion de sa comparution devant la Cour de justice du Rhône en 1947 ? Mystère...
Brissaud relève en tout cas que les actions clandestines du PPF ont bien été stoppées et que Radio-Patrie, la station du PPF en Allemagne, a lancé des appels du pied aux généraux de Lattre et... Leclerc.
Qu'en disent les biographes de De Lattre et les historiens de la Ire armée ? |