Bonsoir,
Je sais que l'on ne doit pas évoquer ses émotions, ses sentiments lorsque l'on s'intéresse, même modestement, à l'Histoire.
A la sécheresse d'un exposé dénué d'émotions, il m'a toujours semblé indispensable de rappeler le contexte humain comme les drames vécus par les victimes, la responsabilité des complices passifs ou acteurs.... C'est ainsi que les accords Oberg-Bousquet, - exemple par d'autres - acquièrent une toute autre dimension qu'un simple texte explicatif. Le dessin d'un détenu de Drancy nous a interpellé et a suscité des interrogations que la simple publication des accords Oberg-Bousquet n'aurait peut-être pas engendré.
Ces gendarmes, peut-être de bons bougres par ailleurs et surtout symbole national ...
Restons dans le registre des émotions en portant un regard croisé sur les gendarmes de Beaune-la-Rolande. Pour ce faire, un nouvel extrait du témoignage d'Annette Monod, représentante de la Croix-Rouge :
.... l'ordre arriva de conduire les enfants jusqu'à la gare toute proche (...)
A peine 200 mètres séparaient-ils l'endroit où nous étions de la gare. Mais la distance n'en était pas moins longue pour des bambins chargés d'un ballot incommode. J'ai vu alors un gendarme prendre le misérable paquet d'un gamin de quatre ou cinq ans pour lui faciliter la marche. Mais un adjudant intervint, rudoyant le gendarme, en lui disant qu'un militaire français ne portait pas les bagages d'un juif ! Tout penaud, le gendarme remit son paquet à l'enfant.
Deux gendarmes et deux attitudes opposées !
Bien cordialement,
Francis.