Le service français de renseignement avant la guerre et pendant la guerre (Navarre) - Le Service de Renseignements - forum "Livres de guerre"
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Le Service de Renseignements / Henri Navarre

 

Le service français de renseignement avant la guerre et pendant la guerre (Navarre) de Serge Desbois le dimanche 11 janvier 2009 à 17h35

Quels étaient nos agents en Allemagne avant 1940 ?

1 Les agents occasionnels, transfuges depuis l’Allemagne, civils fuyant le National-Socialisme, soldats et sous-officiers quittant l’Armée Allemande pour s’engager dans la Légion Étrangère étaient d’une aide négligeable.

2 Les « honorables correspondants » sont souvent des hommes d’affaires voyageant en Allemagne pour leur métier avec l’autorisation des autorités allemandes. Mais Himmler veille. Ces « HC » travaille par patriotisme et ne sont pas rémunérés.

L’un d’eux, Banquier, avait noué des relations de tout premier plan avec les plus hautes autorités allemandes et renseignait Navarre.

À noter que les services de la Wehrmacht à l’intérieur de l’Allemagne communiquaient en clair par les téléphones de la poste. Lacune de l’armée allemande. Par contre l’annuaire des officiers de carrière étaient tenus secret contrairement au notre.

Renseignement de routine : les « HC » ramenaient des journaux d’outre-Rhin

3 Les services de renseignement français distinguaient les agents « W » agent de pénétration contre les agents «W2» ou agent double

Les agents de pénétration, lorsque ce ne sont pas des militaires français ( travaillant souvent dans les consulats et ambassades) sont des civils allemands qui reçoivent une forte rémunération.

Exemple :
Le dénommé « Asche » ou « HE » qui était en réalité Hans Tilo Schmidt frère d’un général haut-placé dans l’Ober-konmmando de la Wermacht. Il agissait pour l’argent et aussi parce qu’il se considérait comme un raté par rapport à son frère. Il rencontrait l’agent français en Suisse, quelques fois en Allemagne. Il était payé en Reischmark à la consigne d’une gare de Berlin.
Il avait la haute main sur le coffre-fort de son frère et pouvait se procurer le « chiffre » de toute l’Armée allemande. Ce service s’appelait « Chifferstelle » et appelé par nous « la Christelle ».

C’est ainsi qu’avec le commandant Bertrand, il a pu fournir le service secret polonais dont les mathématiciens polonais ont découvert le secret de la machine allemande à chiffrer « Énigma » (fera l’objet d’une prochaine communication)
Il a été fusillé à Berlin en juillet 1943
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Un allemand endetté faisait la fête en Suisse. Sa mère avait été approchée par un agent français qui l’avait muni de fausses clé pour ouvrir le coffre-fort de l’armée allemande où il y avait toutes les archives. Elle voulait désendetter son fils mais elle y a pris goût et elle a travaillé comme agent portant le nom de « Ulk »
jusqu’en 1940.
Par exemple elle a révélé que 14 postes émetteurs français étaient décryptés par les Allemands.
Elle recevait sa rémunération 4 à 5 fois par an dans une boite de caramel dans un wagon en Suisse. ( ! )
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L’agent ME 258, greffier au tribunal de Leipzig, pour livrer ses renseignements, venait à Metz une fois par an, pour fleurir la tombe de ses parents. Il a été fusillé pendant la guerre.
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Madame Madeleine Bihet-Richou professeur de Français dans un lycée de Vienne s’était liée avec le général Lahousen autrichien antinazi. Après avoir été à Berlin (comme agent) puis en France elle a continué à voir le général qui était passé à l’Abwehr chef de la section 2 = action. Cette dame était complètement désintéressée et agissait par pur patriotisme. Elle fut la source « Mad ».
Ces renseignements furent considérables. Par exemple Hitler projetait d’assassiner en 1941 le général Weygand et en 42 le général Giraud après son évasion.
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Un père jésuite qui prononçait des sermons dans toute l’Europe est un jour convoqué par son supérieur qui lui demande « vous ne travaillez pas pour le 2ème bureau j’espère ? » « non pour le 5ème »
« bon alors çà va »
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Un sous-officier allemand a prêté sa mitrailleuse légère qui venait de sortir d’usine à un agent pour un week-end (il s’agissait probablement de la mitrailleuse MG 42, arme redoutable ? )
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Un « W » qui dirigeait le poste de contre-espionnage de Metz monsieur Doudot a fait des actions tellement extraordinaires que je vous renvoie au livre « Doudot figure légendaire du contre-espionnage français » de M. Koch-Kent.
Je résume : Doudot est devenu l’homme de confiance du major Rudolph qui deviendra plus tard en France le chef de l’Abwehr.
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Un certain Gessmann a révélé qu’il travaillait en France pour les renseignements allemands. Retourné, agent W2 il a fait arrêter par les Français : l’intendant Frogé, le journaliste Stacelberg, Lydia Oswald qui travaillaient pour l’antenne allemande de Stuttgart.
………etc….

Que nous ont apportés les renseignements qui avaient une valeur stratégique : le 2ème Bureau avait prévu au mois de mars 1940 que l’attaque allemande se ferait à Sedan, que cette attaque éclair en profondeur se replierait vers Calais et Abbeville pour capturer une partie des troupes françaises montées en Belgique.

(Entre autre , des agents allemands se procuraient des cartes d’état-major de Sedan vers Calais)

Elle serait de 10 divisions blindés et de 20 divisions d’infanterie.

La date de l’attaque allemande en 1940 ayant été reporté 3 fois, il n’était pas facile de déterminer la date. Néanmoins le 1 mai, une de nos meilleures sources nous indiquait l’attaque pour le 8 à 10 mai puis « Le 9 mai attaque demain le 10 à la pointe du jour. »

Les services de renseignement étaient l’objet d’un certain mépris de la part du haut-commandement français. Gamelin ne lisait même pas les comptes rendus du 2ème bureau. Au ministère des Affaires étrangères même chose. Dans les consulats et les Ambassades, les agents de pénétration n’étaient pas la bienvenue : surtout pas d’ennui avec la puissance invitante.

Par contre Gamelin légèrement farfelu, un jour, après avoir été contacté directement par un Suisse, disait qu’il avait un tuyau important moyennant une somme considérable. Navarre lui a dit de ne pas payer, c’était un escroc….

Un document lui aussi important émanant de l’OKH tapé seulement en 20 exemplaires, daté du 1er mai 1940 mais reçu par nos services le mois suivant prévoyait « l’opération Fall-Rot » c’est à dire l’envahissement de l’URSS par l’Allemagne.

Sous Vichy, après l’Armistice , le général Rivet commandant l’ensemble de nos services d’espionnage réunit les responsables le 12 septembre 1940 et leur dit : « Nous continuons, l’Allemagne et l’Italie sont nos ennemis »

Sous couvert d’un service de « Menées Antinationales » et d’un service de « Travaux Ruraux » au ministère de l’Agriculture « TR » le service de renseignement et de contre espionnage vis à vis de l’Allemagne continue d’exister :
MA 1 renseignement Ct Navarre
MA 2 décryptage Ct Bertrand
MA 3 contre-espionnage Cne Paillole
Némo écoute téléphonique

Au 31 décembre 1941, 4500 suspects travaillant pour l’Abwehr et autres services allemands ont été répertoriés.

390 ont été déférés à la justice militaire

16 ont été fusillés

10 ont été portés disparus c’est à dire qu’ils ont subi la « mesure D », l’élimination par les services spéciaux.

50 ont été « déménagés » en Afrique du Nord pour ne pas qu’ils soient libérés par les Allemands après le 11 novembre 1942.

Quelques exemples :

-Un ouvrier italien travaillant dans une ferme près de Clermont-Ferrand qui s’apprêtait à dénoncer aux Allemands un dépôt d’armes caché après l’armistice = mesure D. Les gendarmes ont conclu qu’il avait rejoint l’Italie.

-Silberstein qui traînait prés de l’arsenal de Toulon qui travaillait pour l’Abwehr = Fusillé.

-Devillers des Messageries Hachette qui transportait dans sa camionnette du courrier pour la résistance de Lyon à Paris mais qui entre-temps photographiait les documents pour l’Abwerh fut repérer par la gendarmerie = Fusillé

-Delobel alias Besson ancien inspecteur de police travaillant pour l’Allemagne dés 1938, sera attiré par un agent après l’Armistice en zone libre. Il était en instance de comparaître devant les tribunaux quand les Allemands ont envahi la zone le 11 novembre 1942.
Responsable de plus de 500 déportations, il sera fusillé en 1955.

L’amiral Darlan accusait nos services spéciaux sous l’impulsion de Pucheu de travailler pour l’intelligence service ce qui était vrai. Paillole a rencontré l’IS à l’occasion d’un voyage en Angleterre.

Le 10 janvier 1942 Laval reçoit le général Rivet qui le persuade du bien fondé de ces services mais les plaintes de l’ambassade d’Allemagne sont de plus en plus vives. Laval courant 1942 supprime le service « MA ».

Mais de toute façon le 11 novembre 1942 les services spéciaux rejoignent l’Afrique du Nord et ils reviendront en Métropole pour passer dans la clandestinité.

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 bidouillé par Jacques Ghémard le 1 1 1970  Hébergé par PHP-Net PHP-Net  Temps entre début et fin du script : 0.01 s  5 requêtes