La Suède a connu un peu le même destin que la Suisse pendant la SGM en ce sens qu'elle a dû elle aussi faire des concessions à l'Allemagne afin de pouvoir subsister. Mais son auto-approvisionnement agricole dépassait de beaucoup celui de la Suisse qui n'était que de 52% au début de la guerre pour finir à 73% à la fin grâce au plan Wahlen.
Le 30 novembre 1939 la Russie attaqua la Finlande. La France et la GB demandèrent à la Suède neutre de pouvoir traverser son territoire afin de secourir la Finlande, ce que la Suède refusa. Mais ce que la France et la GB voulaient c'était surtout prendre le contrôle des gisements de fer suédois. La Finlande d'ailleurs n'avait pas demandé de secours. Sachant effectivement l'importance qu'a eu par la suite les livraisons de fer suédois à l'Allemagne, on peut comprendre le plan franco-britannique. Il y eut quelques livraisons d'armes à la Finlande puis ce pays fut abandonné à son sort, les EU lui refusèrent la livraison d'avions malgré toutes les promesses faites par Roosevelt. La Suède bien que déclarée neutre, offrit une aide massive à la Finlande.
Dans ce climat d'un monde en rapide mutation politique la "neutralité" était devenue un mot qui pouvait signifier beaucoup de choses pour beaucoup de personnes.
Pour le premier ministre suédois la première règle était de maintenir le pays en dehors de la guerre même au prix de la transgression du principe de neutralité. Le 9 avril 1939 les Allemands entrèrent en Norvège et au Danemark. Les Norvégiens demandèrent l'autorisation d'utiliser le territoire suédois pour leur approvisionnement en armes, les Suédois refusèrent. Les Norvégiens aidés des Alliés résistèrent aux Allemands. Puis ce fut au tour des Allemands de demander l'autorisation de passage ce que les Suédois refusèrent dans un premier temps, puis acceptèrent le passage uniquement de vivres et de vêtements. Les Allemands envoyèrent alors trente wagons marqués de l'emblème de la Croix-Rouge. Ils devinrent de plus en plus arrogants allant jusqu'à la menace d'une attaque. La Suède alors céda. Le 8 juin 40 les Britanniques se retirèrent de la Norvège, c'était le dernier contingent des troupes alliées. Les Allemands contrôlant les voies de l'Atlantique et de la Baltique, la Suède en devint du coup fort dépendante.
Le 8 juillet 40, elle signa un accord de transit avec l'Allemagne. Cette dernière obtenait non seulement la permission de transporter des marchandises allemandes de toute nature, mais aussi l'autorisation de faire passer chaque semaine environ cinq cents soldats. Puis ce fut au tour de la 163è division d'infanterie d'obtenir le passage. Au total ce fut 100'000 tonnes de matériel allemand et 2,1 millions d'hommes qui ont transité par la Suède. Des couloirs aériens permirent à l'aviation allemande de traverser la Suède.
Pour ce qui concerne le minerai de fer, la Suède en livra à l'Allemagne annuellement 10 millions de tonnes. Elle livra a l'Allemagne une quantité énorme de roulements à billes de l'empire industriel Wallenberg dont un cousin, Raoul Wallenberg, sauva des milliers de Juifs à Budapest, comme le fit le Suisse Carl Lutz.. Comme pour le cas de la Suisse l'économie suédoise devenait de plus en plus dépendante de l'Allemagne. En même temps la Suède soutenait les Alliés en mettant à leur disposition une flotte considérable.
Au cours de la guerre la Suède a accueilli 8000 réfugiés juifs. En 1939, comme ce fut le cas pour la Suisse, la Suède accepta la proposition de Berlin de mettre un "J" sur le passeport des Juifs. Jusqu'en 1942 l'accueil des Juifs fut très restrictif, pas plus de 2000, soit moins que la plupart des autres petits européens. Cette attitude changea à ce moment grâce à un fonctionnaire, Gösta Engzell, qui engagea les diplomates à agir en faveur des Juifs, ce qu'ils firent de façon remarquable. 44'000 Norvégiens en danger furent accueillis. En octobre 1943 7000 Juifs danois furent accueillis. Sans oublier le comte Folke Bernadotte dont on connaît l'engagement. La Croix-Rouge suédoise s'engagea activement, elle avait par exemple affrété des navires spécialement pour intervenir en Grèce ou sévissait la famine due au blocus. L'un de ces navires, avec le signe de la Croix-Rouge, fut coulé par deux avions italiens. La Suède s'engagea en tant que puissance protectrice pour de nombreux pays.
Ce résumé est très succint, le chapitre de H. Reginbogin est par contre bien documenté et intéressant, comme l'entier du livre.
En italique: citations de l'auteur |