
"Article paru le 19 janvier 1993
Avec ce dix-neuvième film, Robert Enrico s’attaque à la reconstitution d’un fait historique : la tentative de « sauvetage » de 500 rescapés de « l’armée nationale russe », en uniforme nazi mais parés des couleurs qui ornent désormais le Kremlin, menacés par l’affreuse armée rouge. L’action se situe au paisible Liechtenstein, neutre durant le conflit. Dans la nuit du 2 mai 1945, les rescapés de l’armée vaincue du général Smyslowosky (Malcolm Mac Dowell) franchissent les frontières de la principauté et demandent l’asile. S’ensuivent près de deux heures aussi digestes qu’un mauvais strudel. Partisans de l’Etat de droit, le premier ministre (Pierre Vaneck) et le prêtre président du Parlement (Jean-François Balmer), pris de pitié pour ces pauvres soldats qui n’ont combattu durant cinq ans « que les bolcheviques », s’opposent aux méchants colonel et commissaire politique soviétiques - un Wojtek Pszoniak grimaçant comme un pantin et une Ludmila Mikael froide comme un hiver sibérien.
Dialogues et mise en scène pourraient prêter à sourire par leur manichéisme caricatural au plus haut point si nous étions dans quelque western spaghetti. Ce « Vent d’Est » se contente de coller à certaines révisions historiques propres à l’air du temps."