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A livre ouvert ... / les contributeurs de "Livres de Guerre"

 

Les affamees de Claire GRUBE le dimanche 26 octobre 2008 à 16h57

Grüß Gott !

Nous demandons maintenant comment les femmes francaises de prisonniers, dans la période de manque sous le régime de Vichy, savaient se trouver quelque chose à mettre sous la dent, et aussi se glisser quelque chose de chaud dans le ventre.

Ici quelques informations :


Sarah Fishman/We will wet:Wives of French prisoners of war, 1940-1945/Yale University Press, New Haven and London/1991:

“Given his absence, how would a POW know if his wife had been unfaithful? Some wives wrote their husbands directly and asked for forgiveness or for a divorce. Sometimes the POW received a letter from his parents, other relatives, or friends. Prisoners also received anonymous letters accusing theirs wives of misconducts.”

“When the subject of infidelity of prisoners’ wives arises, the issue of relations with German soldiers almost always follows, even when talking with former POW wives. Raymonde Moulin said, “There were cases where prisoners returned to find that someone had taken their place. There were even wives who had children by German soldiers. Another former POW wife wrote of “the wives (they had their excuses) who cheated of their husbands and had children (sometimes even with Germans).”

“Most prisoners’ wives agreed that loneliness was “the hardest thing”.”

Philippe Vallet/Patrick Buisson/France Info/Chroniques/Internet (extrait):

«L’ordre moral va s’accompagner d’un désordre sexuel croissant, le textuel sera dévoré par le contextuel, les circonstances sont telles qu’au lieu de la société dont rêve Vichy, on va assister à une érotisation de la société francaise.»

«Un exemple?»

«Et bien, écoutez, tout simplement, 2 millions de prisonniers, 1 million sont mariés, le problème: comment faire vivre les femmes de prisonniers, comment faire en sorte qu’elles soient fidèles ? Vichy n’a pas les moyens financiers, il y a les frais d’occupation imposés par l’occupant, il y a une maigre allocation militaire, mais les femmes de prisonniers, elles, développent des stratégies de survie, parce qu’il faut se nourrir, nourrir les enfants, et l’explosion de la prostitution occasionnelle, la collaboration horizontale pour partie, s’explique par ça, on cherche un protecteur, qu’il soit allemand, ou développement des relations adultérines; 250.000 bâtards durant la période, la femme a besoin d’un protecteur, et elles expérimentent une nouvelle sexualité libre, parce que le mari, l’autorité maritale, la figure patriarcale se trouve dans les stalags à 1.000 kilomètres.»

Jacques Pradel/Buisson Patrick/d’Almeida Fabrice/Europe 1/samedi 31 mai 2008
/ Et si les années Vichy avaient été les plus érotiques/Internet (extrait) :

«La femme de prisonnier qui couche avec un Allemand ou avec une autre personne du village, tout le monde le sait, elle est l’objet de dénonciation, de délation, elle est surveillée par les associations de femmes de prisonniers, par les assistances sociales, et puis aussi, je veux dire, par la belle-mère, par tout le réseau de sociabilité, finalement, il y a quelque chose de très curieux dans cette période, c’est, on sent bien que les hommes, diminués dans leur prestige par la défaite, essaient de contrôler la sexualité des femmes, essaient de créer une police du sexe, mais ils sont obligés de déléguer cette police du sexe à d’autres femmes, c’est la belle-mère, c’est la voisine, c’est la vieille fille dans le village qui, évidemment, va la première s’indigner du comportement de la femme du prisonnier qui mène belle vie ou grande vie, mais je veux dire, c’est une attitude, souvent compréhensible, en tout cas dans le contexte de l’époque, faut bien comprendre que les femmes de prisonniers ne recevaient qu’une, ce que l’on appelle une allocation militaire, en gros mille francs par mois, un demi-SMIC, hein, le mari était prisonnier dans le stalag…il fallait vivre, d’où la nécessité de chercher un protecteur. Le grand phénomène de la période, c’est l’explosion de la prostitution clandestine.»

«Et, pour ces filles qui brusquement peuvent se promener au bras d’un Allemand, c’est une revanche sociale, parce que, la plupart, ce sont des filles un peu simples.
Elles utilisent l’Allemand à la fois comme un protecteur et elles font appel à la force coercitive de l’occupant pour régler leur compte, c’est l’appel du faible au fort, et ça, ça bouscule complètement la société francaise, parce que, face à la loi des hommes, face à la société francaise telle qu’elle était organisée, l’Allemand devient une sorte d’arbitre qu’utilisent les femmes; on assiste vraiment au développement d’une mini société matriarcale où on voit même des femmes prendre un amant allemand, l’installer à demeure, dans les campagnes, j’ai trouvé des dizaines de dossiers sur ce cas là, l’installer à demeure, dans la ferme familiale, et puis le mari se tait, il ne dit rien, trop content d’avoir le ravitaillement, les cigarettes, tout ce dont ils ont besoin, et la protection de l’Allemand, ces comptes la vont se régler et se payer lourdement à la Libération, mais le cas de femmes qui installent l’amant allemand à demeure, à la campagne, vous vous rendez compte, dans la France des années 40, ce n’est pas un cas unique, j’ai trouvé vraiment des dizaines, voire des centaines de cas.»

Dominique Missika/La guerre sépare ceux qui s’aiment/Grasset/2001:

«Restées à l’arrière, les épouses, fiancées ou simples amoureuses commencent une nouvelle existence sans savoir quand elle prendra fin. Soumises à de rudes épreuves, certaines femmes recherchent des bras accueillants pour les réconforter. C’est la hantise des prisonniers de guerre, retenus au loin, taraudés par l’idée de l’abandon et de l’inconduite de leurs femmes, dont les nouvelles arrivent à compte-gouttes. Beaucoup de prisonniers sont jeunes et n’ont connu qu’une brève vie conjugale. Et des rumeurs circulent dans les stalags et les oflags sur la hausse des demandes de divorce, tandis que, à la différence de 14-18, une armée d’occupation campe sur le territoire. Tantôt les femmes sont jugées comme des héroïnes méritantes travaillant dur pour assumer les taches dans un foyer sans homme, tantôt comme des vamps libérées des contraintes conjugales, infidèles, se livrant sans frein à toutes les tentations comme des enfants irresponsables auxquelles manqueraient guides et protecteurs.»

«L’amour ne tient pas compte de la couleur des uniformes. Face aux soldats francais qui ont fait pale figure, les vainqueurs qui offrent leur protection et promettent d’améliorer l’ordinaire avec un bon dîner ou une paire de bas de soie ne manquent pas d’arguments pour séduire les plus faibles. Les idylles clandestines prospèrent et les naissances illégitimes se multiplient.»

« Les femmes bénéficient de circonstances atténuantes, - ou du moins elles s’en inventent, se trouvent des excuses ou mille raisons d’avoir cédé à une tentation - . En une période encore très marquée par les tabous et les interdits, où les moyens anticonceptionnels ne sont ni surs ni répandus, la guerre, d’une certaine manière, donne l’occasion de découvrir ses désirs sexuels et de passer à l’acte. Elles sont légion à égratigner le contrat, mettant cela sur le compte de la solitude, qui pèse si lourdement.»

«Un employé de la préfecture de Paris, en juin 1941, se plaint à Paul Léautaud de l’inconduite des femmes de prisonniers de guerre: « Vous verriez des choses pas drôles, si vous étiez dans mon emploi! Chaque derniers trois jours de la semaine. Des rafles d’enfants dans certaines banlieues: Saint-Ouen, Montrouge…Des enfants qu’on enlève à leurs mères, des femmes dont le mari est prisonnier, qui passent leurs journées chez les marchands de vins, font la noce avec les Allemands, ces enfants laissés sans soins, presque sans nourriture, couchant la nuit sans lit, pendant que leur mère est au lit avec un soldat allemand.»

«Qui sont-elles? Des célibataires, des veuves, des divorcées ou des femmes séparées pour la plupart, sans nouvelles de leurs maris prisonniers de guerre. Pauvres, chargées d’enfants, sans personne pour les aider, elles n’ont guère d’issue. En se rapprochant de l’occupant, elles cherchent à s’en sortir, croyant passer au travers de la guerre. Elles cherchent un gagne-pain, elles le trouvent et s’y tiennent.»

«La plupart des femmes divorcées ou séparées ont été abandonnées par leur conjoint, et elles ont cherché d’une manière ou d’une autre un appui, un protecteur, un soutien.»

«Toutes ces femmes sont des travailleuses volontaires. Elles s’embauchent chez les Allemands afin de gagner de l’argent ; les salaires trois à quatre fois supérieurs à ceux pratiqués par les Français sont attractifs. Au salaire net s’ajoute en général la nourriture et parfois le logement.»

«Cependant, les désaveux de paternité révèlent au grand jour les infidélités des épouses. Certains maris préfèrent se taire et ignorer les écarts de conduite qu’ils soupçonnent ou qui leur sont avoués, ou, pire encore, révèlés par un tiers. Beaucoup de femmes mentent et assurent qu’il s’agit d’un enfant recueilli qui a perdu des parents.»

«Difficile d’évaluer l’ampleur du phénomène. Dans la plupart des cas, les maris font mine de ne pas comprendre, hésitent à se lancer dans des démarches au vu et au su des voisins. L’infortune suffit, pas besoin de la rendre publique.»

Vie quotidienne et marché noir/L’Express/Dossier/Occupation/06/10/2005/Internet (extrait):

«Répartis dans leurs brigades à travers tout le pays et partageant les difficultés de l’époque avec les habitants des communes où ils sont implantés, les gendarmes se révèlent être des observateurs particulièrement attentifs à l’état d’esprit des Français et à son évolution au fil de la guerre. Ils retracent également les difficultés d’approvisionnement, le marché noir ou le profond désarroi d’une population parfois réduite aux dernières extrémités et même, pour survivre, à la prostitution.»

«Le 9 avril 1941, le gendarme Guernet, commandant de poste à Blainville-sur-Orne (Calvados), explique: «La débauche de femmes de soldats prisonniers existe partout où les troupes sont cantonnées. Des filles de moins de 20 ans se livrent à la prostitution.» Il poursuit : « Ces délits présentent une certaine difficulté à être relevés par les agents de la force publique, étant donné la présence des Allemands aux côtés de certaines femmes.»


Alain Brossat/Les tondues/Pluriel/Manya/1992:

«Tout aussi peu enclin à épouser le parti des tondeurs, un autre GI note: une femme ferait n’importe quoi quand elle a faim.»

«Que s’est-il passé lorsque les hommes sont rentrés? Elle ne le sait pas précisément. Mais en tout cas, lorsqu’elle était enfant, aucune d’entre elles ne subissait de discrimination visible. Il y avait même un gars du pays qui élevait comme ses propres filles des jumelles nées d’un Allemand.»

«On y voit défiler les ombres d’une vingtaine de tondues à Paimpol, dont l’une aurait été fusillée puis jetée du haut d’un pont; on y aperçoit une autre, épouse d’un officier au long cours, engrossée par un officier allemand, - mais finalement reprise par son mari avec cet enfant assimilé à une victime de guerre.»

L’histoire d’Helen/La vie sous l’Occupation/french/memories/Internet (extrait):

«Nous, dans les campagnes, on n’a pas souffert de la faim, nous avions des jardins, des poules, des lapins, l’on nourrissait même un cochon.»

Moissey.com /Souvenir de Colette Jacquinot / l’Occupation/Internet (extrait):

«Pendant l’occupation, on n’a pas souffert de la faim, car à la campagne, il y avait à manger.»

Claire GRUBE, de passage dans la région de Luxeuil-les-Bains, discute fortuitement avec un homme âgé (extrait):

Et quel est ce grand terrain?
C’est une base militaire; pendant la guerre, elle était occupée par les Allemands.
Il y avait des Allemands ici?
Oui ! C’était des aviateurs!
Il y a eu des contacts entre les femmes francaises et les soldats allemands?
Oh ben oui! Tenez, vous voyez la maison là-bas, avec les volets bleus? Et bien, la femme les recevait régulièrement, ça n’arrêtait pas!
C’était une prostituée?
Oh ben non! Elle était mariée! Mais son mari était prisonnier en Allemagne, alors!
Quand il est rentré, il n’a pas du être content, qu’est-ce qu’il a fait?
Et bien, il l’a reprise, qu’est-ce que vous voulez!


Claire GRUBE, de passage dans la région sud de Bordeaux, discute fortuitement avec une dame âgée (extrait):
…..
Il y avait aussi des Allemands dans la région pendant la guerre?
Oh oui! Beaucoup! Et des Italiens aussi!
Ah oui? Des Italiens?
Oui! Mais nous, on préférait les Allemands, ils étaient bien, ils étaient mieux!
Est-ce qu’il y a eu beaucoup de contacts entre les femmes et les soldats allemands?
Oh oui! Il y avait un camp, on les rencontrait souvent!
Et vous ? Vous les avez rencontrés souvent?
Oui! Mais moi, j’étais déjà mariée, mon mari était prisonnier en Allemagne! Mais c’était une erreur, j’étais trop jeune! Oooh, je l’ai pas attendu, j’en ai trouvé un autre!
Et après la guerre, qu’est ce qu’il a dit?
C’était fini! Mais ma mère ne m’a jamais pardonnée!
Et avec les Allemands, est-ce qu’il a eu des enfants?
Oh oui! Mais ensuite, on n’a pas trop su, elles sont parties!
Mais, est-ce que vous avez utilisé les capotes?
Ah oui! Les capotes! On avait des capotes! Et des capotes percées aussi!
Comment? Des capotes percées? Mais …ce n’est pas idéal !?
Oui! Des capotes avec des petits trous d’épingle! Vous comprenez?
Non! Pas vraiment!
Et bien, quand une femme sortait avec un soldat qu’on voulait, alors, on lui donnait des capotes avec des petits trous!
Et alors?
Alors, elle avait un accident! et on se vengeait comme ça!
Et vous ? Vous etes sortie avec des Allemands?
Oh la la!
!?!??!???


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Les femmes francaises de prisonniers avaient faim. Mais faim de quoi ?



Claire GRUBE


Mü. 26. Okt. 2008
Beitrag N° 8

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