Voici ce que pense l'Américain Angelo Codevilla sur l'idée que seuls les intérêts commerciaux ont dissuader les Allemands d'entrer en guerre contre la Suisse.
page 53 …Certains historiens soutiennent qu'il n'y a jamais eu de véritable menace d'invasion, car, en fait, l'Allemagne n'a jamais décidé d'envahir la Suisse. Ainsi l'historien révisionniste* H-U Jost écrit: "Ni le Haut commandement de la Wehrmacht, ni les dirigeants politiques n'ont jamais envisagé une conquête de la Suisse. Au contraire, dans les cercles économiques et militaires, on avait plutôt tendance à se prononcer contre une telle opération." Suivant cette logique, la planification militaire suisse équivalait à une sorte d'inutile autosatisfaction. Cependant cet argument est basé sur un sophisme. On ne peut pas affirmer qu'un événement ne pouvait pas arriver simplement parce qu'il n'est pas arrivé. Pourquoi les responsables militaires et économiques allemands se sont-ils prononcés contre une invasion de la Suisse ? Est-ce parce qu'ils ont comparé les coûts et les bénéfices éventuels d'une telle opération ? Lorsque les hommes ont envie de quelque chose, ils s'aperçoivent presque invariablement que l'obtention de cette chose implique un effort de leur part. En conséquence, on ne peut pas conclure que lorsque les humains ne cherchent pas à obtenir quelque chose, c'est parce qu'ils n'en ont pas envie, pas plus que l'on peut prendre au sérieux l'attitude du renard qui qualifie d"aigre" une grappe de raisins difficile à attraper. En outre, l'Allemagne ayant envahi un certain nombre de petits pays, il n'était pas déraisonnable de penser que les Suisses pouvaient être les suivants sur la liste.
* prière de ne pas s'offusquer sur l'utilisation du terme "révisionniste", on ne sait pas si ce mot a la même connotation négative aux EU... |