pas la doc et pas le temps, désolé. Mais il y a moyen d'avancer tout de même, en lisant le texte de Rauschning avec précaution.
Ne prenez pas pour argent comptant, en temps de guerre, les propos du chef ennemi publiés par un transfuge. Considérez surtout ce qui annonce la future guerre : n'y a-t-il pas quelque coup de pouce destiné à justifier les positions de Londres et de Paris à la date où ils sont publiés ?
Question plus subtile : Hitler, qui s'y connaît en hommes et ne se dévoile pas devant n'importe qui, n'a-t-il pas prévu, au moins vers la fin de leurs relations, que Rauschning finirait par cracher dans la soupe nazie, et utilisé dès lors cet interlocuteur pour intoxiquer le monde ?
Et la cerise : Rauschning ne succombe-t-il pas à la tentation de mettre bout à bout des paroles effectivement entendues de la dictatoriale bouche avec des on-dit postérieurs, malignement distillés par la Gestapo ?
Je veux parler bien sûr de la façon dont sont formulées les intentions guerrières du Reich. Il s'agit alors de faire croire que le pacte germano-russe est définitif et les armes allemandes tournées résolument vers l'ouest, alors même qu'on prépare, dans le droit fil de Mein Kampf, une intervention "chirurgicale" pour mettre hors jeu l'armée française. |