Les dits - et les non-dits - de la propagande développée par la Résistance nous mènent au plus profond de l'imaginaire social de la France de l'occupation. Dans la guerre du verbe entre les Français de Londres - émissions de la BBC renforcées par la presse clandestine - et la voix officielle de Vichy, l'enjeu était de séduire une opinion qui au début avait soutenu Pétain avec ferveur. Quant aux Juifs, ils ont subi presque tout de suite les effets d'une double persécution, l'une pilotée par Vichy, l'autre imposée par les Allemands. À la marginalisation à laquelle les procédures d'exclusion les acculèrent se superposèrent bientôt, pour beaucoup, l'internement puis la déportation vers un inconnu terrifiant. Des explications circonstanciées en même temps qu'un tapage haineux précédèrent et accompagnèrent chacune des étapes de leur calvaire. En face, la propagande de la Résistance a parfois mené et souvent esquivé la bataille sur ce front dans une guerre des mots.
Ces quelques lignes résument le sujet.
Merci d'avoir présenté cet essai sur une question sensible de "socio-histoire"*, une branche de la recherche pas assez soutenue dans les pays francophones. A ce jour, ce thème n'a pas ou très peu été abordé. Ce qui est plus inquiétant, c'est le quitus accordé par des historiens pros bien en cours dans les médias au script de la série docu-fiction qui a fait réagir J.-L. Crémieux-Brilhac dans Libération.
A suivre et surtout : à lire.
Cordialement.
RC
* Pour ce sujet, la socio-histoire est nécessairement épaulée par la linguistique. |