Bonsoir,
Le lettre d'un membre d'un
Sonderkommando à sa femme banalisant et justifiant un insupportable massacre pourrait être complété par un témoignage plus "élaboré" d'un autre membre justifiant le projet d'expansion à l'Est:
*** Je veux encore ajouter quelque chose: le KdS Sandberger [*] était un homme d'une intelligence supérieure. J'appartenais durant l'invasion à sa garde rapprochée et nous avons voyagé des heures durant ensemble dans la même voiture. C'est là que Sandberger nous expliqua longuement les objectifs politiques du gouvernement pour les espaces de l'Est, et la teneur était toujours la même: la colonisation des espaces orientaux. Le recul de la frontière jusqu'à Leningrad. On devait y fonder un commissariat frontalier policier. Élimination de l'intelligentsia russe. Nous savions que l'on entendait par là leur exécution. Nous devions par ce moyen contrôler la région mieux et plus rapidement. Telle était constamment la tendance des conversations avec Sandberger, conversations qu'il concevait d'ailleurs comme une manière d'instruction politique. Je suis tout à fait sûr que chaque membre du KdS présent à Reval connaissait [les] propos [de Sandberger], et ses objectifs, par l'intermédiaire de Sandberger. ***
Bien cordialement,
Francis.
[*] Martin Sandberger était l'un des responsables nazis chargé de "germaniser" et de "nettoyer" ethniquement les territoires occupés à l'Est.