Faut pas... - Les volontaires Francais sous l'uniforme allemand - forum "Livres de guerre"
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La description du livre


Edition du 24 mai 2008 à 22h12

Les volontaires Francais sous l'uniforme allemand / Pierre GIOLITTO

En réponse à -13 -12 -11 -10 -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Désolé d'insister de Igor Geiller

Faut pas... de Auteur anonymé le samedi 24 mai 2008 à 22h03

Désolé de ne pas vous avoir répondu et merci de me donner l'occasion d'apporter un regard critique sur le livre de Giolitto et lui seul (pour le moment) puisqu'il traite du sujet qui nous occupe.

Vous avez raison, les états de service de Mabire n'ont aucune importance. Néanmoins, et dès lors qu'il s'agit d'écrire l'histoire de formations armées et des combats de celles-ci sur le front, il n'est pas totalement inutile de posséder une certaine culture militaire (notion qui dépasse la simple question des armes et uniformes).

Le livre de Giolitto est essentiellement un travail de compilation de ce qui avait déjà été fait sur le sujet par d'autres que lui, notamment les si décriés Saint-Paulien, Saint-Loup et Mabire. L'auteur reprend les travaux de ces derniers (et leurs erreurs) sans vérification ou si peu, et y ajoute ses propres bourdes.

Vous me demandez de vous les indiquer toutes. Il me faudrait pour cela relire intégralement le livre de Giolitto, ce qui m'est impossible pour le moment. Je me borne donc à en relever quelques unes.

L'une des plus évidentes et des plus Kolossales concerne le nombre des Français ayant servi sous l'uniforme allemand de 1941 à 1945. Giolitto parle de 30 000, soit le double des Français ayant réellement servi sous l'uniforme allemand. Pour parvenir à ce chiffre, l'auteur adopte une méthode de calcul qui le conduit à comptabiliser plusieurs fois les mêmes soldats ! S'il est bien évident que donner un chiffre exact est impossible, lorsque la marge d'erreur atteint 100%, on est en droit de s'interroger sur le sérieux de l'ouvrage. Toujours sur les chiffres, Giolitto dénombre 200 indépendantistes bretons issus de la formation Perrot dans la division Charlemagne alors qu'en réalité la formation en question n'a jamais regroupé plus de 70-80 hommes dont une dizaine tout au plus ont, semble-t-il, rejoint la division Charlemagne. Je vous laisse calculer la marge d'erreur.

Au delà des chiffres, je me suis livré à l'exercice consistant à ouvrir le livre en question à une page choisie au hasard. Le hasard m'a conduit au début du chapitre 10 consacré à la "Sturmbrigade SS Frankreich". J'en ai lu 5 pages. Dans ces 5 pages, j'ai relevé pas moins de 10 erreurs, plus ou moins importantes.

Les voici :

- P.326 :

Contrairement à ce qui est indiqué, la Seconde Guerre mondiale n’a pas "vu la naissance de la SS en armes, ou Waffen-SS". En effet, les premières formations permanentes de SS armés ont été créées dès le milieu des années trente sous le nom de SS-Verfügungstruppe et de SS-Totenkopfverbände, réunis en 1940 sous le vocable générique de Waffen-SS.

L'auteur confond la Wehrmacht et la Heer (armée de terre), la Wehrmacht constituant en fait l’ensemble des forces armées (Heer, Kriegsmarine et Luftwaffe).

Ce n’est pas début 1943 que le recrutement des volontaires germaniques s’est amorcé dans les Waffen-SS, mais dès 1940 (SS-Standarten Nordwest, Westland et Nordland) et surtout 1941 avec la création des légions germaniques.

Note de renvoi 4 : après l’attentat du 20.7.1944, ce ne sont en aucune façon "les meilleures unités de la Wehrmacht qui sont passées sous le contrôle de la Waffen-SS". En fait, le RFSS Himmler est nommé à la tête de l’armée de l’intérieur (écoles, formations, d’instruction, etc) de la Heer et chargé d’instruire les nouvelles Volksgrenadierdivisionen dont le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne sont pas des formations d’élite !

P. 327 :

Note de renvoi 3 : le chiffre de Merglen à propos de l’effectif des Waffen-SS français au 31.1.1944 (3 878 hommes) est totalement fantaisiste. A cette date, pas plus d’un millier d’hommes. L’effectif atteindra près de 1 700 hommes en juin suivant et l’on peut considérer que le nombre total de Français engagés dans les W-SS avant la création de la brigade Charlemagne en septembre 1944 n’excède pas 2 000.

- P. 328 :

Les 2 compagnies françaises du NSKK-Motorgruppe Luftwaffe employées en Ukraine durant l’hiver 1942-43, chargées de missions de transport sur les arrières, n’ont guère eu à affronter l’armée Rouge. En outre, ce ne sont pas 2 compagnies qui seront envoyées en Italie en 1943, mais un groupe de transport entier à 3 compagnies (le groupe II./4), intégrant les 2 unités précédentes revenues de Russie. 2 compagnies de ce groupe se retrouveront effectivement en Hongrie en 1945. En tout cas, ce sont 5 compagnies qui ont eu une existence administrative, et non 7.

1982 Français dans le NSKK-Motorgruppe Luftwaffe en juin 1943 ? Non, guère plus du tiers (un groupe à 3 compagnies et quelques volontaires à l’instruction). Ce chiffre représente manifestement la totalité des volontaires recrutés dans cette formation de 1942 à 1945, où le roulement fut constant, notamment par suite des désertions.

- P. 329 :

Les volontaires français de la Kriegsmarine n’ont combattu "dans le cadre de la division Charlemagne" que dans la mesure où il y avaient versés en 1944 ! Accessoirement, Kolberg ne se trouve pas en Prusse-Occidentale mais en Poméranie…

- P. 330 :

L'auteur fait une confusion à propos de la FLAK française, assimilée à une formation allemande constituée de volontaires français. Il s’agit en fait de la DCA ferroviaire, une formation purement française créée en 1943.

Quand des Français rejoignent la division Brandebourg (ou Brandenburg, mais certainement pas "Brandeburg") en 1943-44, celle-ci ne dépend plus de l’Abwehr, mais du bureau des opérations de la Wehrmacht (général Jodl).

J'arrête là.

Désolé de vous décevoir mais le livre de Giolitto n'est pas bon et ne peut en aucun cas être considéré comme l'ouvrage de référence sur l'histoire des Français sous le casque allemand. Le problème est qu'il n'existe à ce jour aucun livre méritant ce titre, aucune étude globale réellement fouillée comparable, par exemple, au travail réalisé par certains auteurs français et étrangers sur la Waffen-SS.

Sur la LVF, en revanche, puisque c'est le sujet de ce fil, les trois ouvrages de Jean Mabire et Eric Lefèvre sont d'excellente qualité et très solidement documentés. La propension de Mabire à romancer (très présente dans ses livres sur les SS français) y est contenue par la rigueur de son co-auteur.

Ces livres, parus chez Grancher :

- Par -40° devant Moscou,
- La légion perdue, face aux partisans 1942
- Sur les pistes de la Russie Centrale 1943

ne couvrent hélas que la période 1941-1942 et l'année 1943, uniquement pour le Ier Bataillon.

La suite reste à écrire.

Pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de la LVF, ces trois ouvrages sont LA référence.

*** / ***

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