Bonsoir,
Il est bien difficile de définir la position de l'Eglise - l'Eglise de France pendant l'Occupation mais aussi, par extension, la position du Vatican face au nazisme.- Leurs attitudes furent à la fois diverses, souvent intéressées, toujours subtiles, louvoyantes et trop souvent secrètes.
Michèle Cointet, en exergue à son livre, nous propose un texte en forme d'interrogation qui suscite la réflexion sans apporter de réponses définitives.
**** L'Eglise catholique de France fut l'objet des attentions de l'Etat français qu'elle sollicita et accueillit comme autant de réparations des injures de la République. Elle soutint jusqu'à la fin de l'Occupation le régime de Vichy, même contre la Résistance et en critiquant les actions des Alliés. Autant et peut-être plus que l'Action Française, le catholicisme est le fondement du pétainisme. Et pourtant, tant de religieux ont été de grands résistants. Paradoxe? Et si pour l'Eglise, la politique n'avait qu'une importance secondaire, par rapport à des fins plus vastes: le maintien de l'institution, la reconquête d'un monde perverti par la révolution industrielle, la lutte contre les erreurs de l'idéologie matérialiste, le renouveau apolitique et spirituel? ****
Ces vastes desseins sont-ils pour autant un alibi pour gommer les trop nombreuses compromissions sinon les silences de l'Eglise?
Bien cordialement,
Francis. |