Campagne de Tunisie
1942 - 1943
Journal de Marche
du 3eme Régiment Etranger d’Infanterie
1e Partie
Période de 1e Décembre 1942 au 1e Avril 1943

17.01.1943
Dans la nuit du 17 au 18 Janvier, le 2e Bataillon du 3e R.E.I. (Commandant BOISSIER) vient, après une dure étape , de 10 heures, relever le Bataillon ROUGER dans le quartier Nord. Le 1/1e R.E.I. se reporte en arrière sur le RAGOUFET SANDA (Cote 546 et cote 566) au cours de la nuit sous les ordres du Lt-Colonel BOUCHER. - Le Chef de Bataillon ROUGER reste auprès du Commandant BOISSIER pour lui passer les consignes du quartier ainsi qu’un Officier de 1/1e R.E.I. pour chaque P.A.
Le 18 Janvier au petit jour, une attaque ennemie avec chars se déclenche sur les position du Bataillon BOISSIER.
Pilonne par le mines (gros calibres, au moins 150) soumis a une supériorité de feu écrasante, le Bataillon perd ses P.A. avances, cotes 404, 444 et la croupe 505m. Sud de 444.
Tous les communications sont coupees entre le P.C. sous-secteur et le P.C. Bataillon. Une poste Radio E.R. 17, envoye au P.C. BOISSIER en side car est capture au pied de 475.
Une forte infiltration ennemie est signale par le Djebel SOLBIA.
Un officier de liaison, le Lieutenant SIRMAIN, envoyé a 9H.30 au P.C. BOISSIER rentre au P.C. du sous-secteur vers 13 heures après avoir traverse a l’aller et au retour les premiers éléments ennemis.
Ordre est donne au 1/1e Etranger, tout en tenant fortement 546 et 566 d’établir la liaison vers 475 avec le 2/3e R.E.I.
A 13 heures, l’ordre écrit de relève du 1/1e R.E.I. par le 2/3e R.E.I. parvient au P.C. du Commandant de sous-secteur. Cet ordre prescrit au Lt-Colonel BOUCHER de conserver le commandement du quartier Nord jusqu’au 19 Janvier 0 heure.
Cet ordre est transmit, par agent de transmission au Lt-Colonel BOUCHER, qui confie le Bataillon ROUGER au Capitiane LAIMAY, Adjudant-Major et accompagne de son Officier Adjoint, le Capitiane ROSIER, part a pieds par les pentes Sud du Djebel SOLBIA pour rejoindre la cote 467.
L’attaque ennemie continue toujours plus pressante sur les position BOISSIER. Les chars ennemis sont signales comme se glissant d’Est en Ouest en direction du Djebel SOLBIA.
A 14 heures, la Compagnie NADAL (8e Compagnie du 2/3e R.E.I.) réservée au carrefour d’EL HAMRA, est engagée par le commandement de sous-secteur pour reprendre 487 et rétablir la liaison par la route. Cette compagnie doit être appuyée par un Escadron de chars anglais en positon depuis 10 heures vers le carrefour d’EL HAMRA.
Le Compagnie NADAL atteint le Djebel SOLBIA par ses propres moyens et les chars britanniques se replient en hâte tandis que les chars allemands, passant par la route du Sud de 475, achèvent l’encerclement du Bataillon BOISSIER.
A la tombee de la nuit, le Lt-Colonel BOUCHER qui n’a pu atteindre le Bataillon BOISSIER deja encercle, rejoint le P.C. du Commandant du Sous-secteur pour y recevoir ses ordres.
Des élément du Bataillon BOISSIER arrivant a se glisser entre 467 et le réservoir de l’Oued KHEBIR. Ces éléments, immédiatement regroupes, sont installes en bouchon, face au réservoir sur les croupes S.E. du carrefour d’EL-HARMA.
Vers 19 heures, le Lt-Colonel LAMBERT donne l’ordre a la Compagnie NADAL, qui occupe toujours les pentes du Djebel SOLBIA de se replier sur le carrefour d’EL-HARMA.
Il décide en présence du Lt-Colonel BOUCHER de rester sur ses positions au cours de la nuit. En cas d’attaque par chars, le dispositif se transformera en crochet défensif avec:
- le 1/1e R.E.I. tenant solidement le RAGOUBET SANDA,
- le 3/3e R.E.I. sur le RAGOUBET EL BIAD avec des éléments sur 508 et 572
- des éléments récupérés du 2/3e R.E.I. venant prendre position entre 560 et 508.
Le Lt-Colonel BOUCHER, mis au courant de cette décision, rejoint le 1/1e Etranger vers 20 heures.
Le Lt-Colonel LAMBERT téléphone au P.C. du Général Cdt la 1e D.M.M. sa décision qui est approuvée. Le Général MATHENET lui annonce en même temps qu’il va demander l’appui jour le 19 matin d’éléments allies.
Vers 21 heures, le dispositif réalise est le suivant:
- Bataillon BOISSIER, considéré comme perdu (240 hommes seulement ont rejoint EL-HAMRA)
- Compagnie NADAL, au carrefour d’EL HAMRA, renforcee par une Section de mitrailleuses de la C.R.
- Bataillon LANGLET, en place sur le RAGOUBET EL BIAD,
- Canons de 25 de la C.R. du 3e R.E.I. au carrefour d’EL HAMRA.
- Les trois canons de 75 automoteurs de la Batterie EVRARD, mis a la disposition du Lt-Colonel LAMBERT dans la matinée sont demandes par le Colonel CARPENTIER, Commandant le 7e R.T.M. - Ils lui sont envoyés.
La 7e Batterie du Groupe JANNIQUE place une section en antichars face au carrefour d’EL HAMRA.
Le Chef de Bataillon LANGLET arrive au P.C. du Commandant du sous-secteur vers 21 heures. Il lui est communique la décision de libérer le carrefour en cas de grosse attaque ennemie et d’établir un crochet défensif en tenant le RAGOUBET EL BIAD et la région de la crête 560. - D’autre part, la nouvelle d’une contre-attaque blindée alliée pour le 19 matin lui est donnée.
Le Colonel indique a ses unités, au Commandant du 3/64e R.A.A. que son P.C., en cas d’attaque de chars, sera déplacé sur 560 (Djebel BOU ZINA).
Vers 21H.35, le Capitaine JAUBERT de l’E.M. du Général MATHENET, vient en liaison accompagne d’un Officier Anglais, “Demain 19 au matin une contre-attaque de chars allies avec des moyens puisant, agira en direction de carrefour d’EL HAMRA. - Le Général désire que vous mainteniez votre dispositif pour permettre la mise en place des éléments allies.”
Vers 22H.15, Le Capitaine VENARD, Commandant la C.R. du 3e R.E.I. arrive au P.C. suivi des éléments de sa Compagnie, le carrefour a été tourné, des infiltrations de blindes ennemis se sont produits au Sud.
Le Colonel déplace son P.C. sur 560, après une dernier coupe de téléphone a la D.I. avant de couper les fils.
Pendant toute la nuit, bruits de moteurs, fusées. Nous comptons toujours sur la contre-attaque anglaise avec des gros moyens.
Au jour, on aperçoit les chars allemands sur la route de ROBAA, au Carrefour d’EL HAMRA et des voitures nombreuses qui descendent la route entre 475 et le carrefour d’EL HAMRA
On attend toujours la contre-attaque anglaise.
Vers 8 heures, trois chars lourds ennemis sont engages sur la pente entre le carrefour d’EL HAMRA et le carrefour 572. D’autre chars montent par les pistes, qui, du Sud de la route de PONT DU FAHS aboutissent au Djebel BOU ZINA. Vers 8 heures 30, on observe un repli rapide et ordonne des dernier elements du 7e R.T.M. vers 477, 535 (Nord de DRAA EL MAAMIR).
Aucune liaison avec la D.I., le poste E.R. 17 a l’écoute ne prend rien, le poste de l’artillerie non plus.
A ce moment on comprend enfin qu’une fois de plus, les chars anglais ne se sont pas compromis et que la Légion est seule a tenir sont terrain.
Le Colonel envoie par un Officier (Lieutenant SIRMAIN) l’ordre a la C.R. (Transmission) et au 3e Bataillon (Commandant LANGLET) de décrocher, et donne l’ordre au Commandant JANNIQUE de déclaveter ses canons (75 tractes inutilisables en montagne).
A 9H. 15, il donne l’ordre a son Etat-Major de décrocher.
A ce moment, nous sommes entoures de chars a l’Est, au Nord et a l’Ouest, l’Infanterie ennemie s’infiltre a l’Est et au Sud, direction générale: DJEBEL BOU KEHIL (Cote 762 et au dela, Sud Sud-Ouest).
Apres avoir été pris en chasse sur le plateau de SI AMARA et la Region Nord de 617 par les canons des chars et des armes automatiques de l’infanterie , nous atteignons le Djebel BOU KHEHIL a 752, puis par l’est les Djebels TOULIA - KEF BOU TINA, Djebel MESSA MET. A la nuit, la rejuin de Bordj DRIDJA et la P.C. de General MATHENET a BOU SAADIA. Le Lt-Colonel LAMBERT n’a près de lui que les Capitianes LECLERE et LABROUCHE, le Caporal-Chef LEBLANC, le Légionnaire SOUKOFF clairon et le Légionnaire PARADES.
19.01.1943
Le 19 Janvier au soir, on trouve des éléments du 3e R.E.I. a SILIANA, BOU SAADIA, BOU ARADA ou les ont conduits les fortunes diverses des convois.
Le Centre de regroupement sera SILIANA et sa région ou le Colonel s’installera le 21 Janvier dans la Maison des Travaux Publics.
De petits détachements arrivent de temps a autre: ils ont erre dans les Djebels, surveillant les pistes ou patrouillent les chars allemand et ont fini par découvrir le chemin des postes français.