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Edition du 02 mai 2008 à 10h53

A livre ouvert ... / les contributeurs de "Livres de Guerre"

 

Joue contre joug de Claire GRUBE le jeudi 01 mai 2008 à 20h27



Grüß Gott !

Nous avons bien appris dans les contributions d’avant que les femmes francaises se sont jetées dans les bras des soldats allemands ennemis par centaines de milliers et aussi qu’elles ont fait des centaines de milliers de bébés vivants et avortés.

Nous voulons maintenant savoir pourquoi elles avaient le désir tant irrésistible.


Les données du Professeur sont comme suit:


Philippe Burrin / la France à l’heure allemande, 1940-1944 / Paris / Seuil / 1995:

«Passé les premiers moments, la population est dans l’ensemble plutôt agréablement surprise.
… Très frappés par la bonne tenue des envahisseurs et la perfection de leur organisation. Les habitants s’étonnent de ne pas subir le déferlement de barbares qu’ils attendaient. Ils notent l’affligeant contraste que font les épaves des armées francaises avec les vainqueurs… Un peu partout reviennent les mêmes propos positifs, accompagnés jugent peu flatteurs sur les choses francaises. Galtier-Boissiere trouve que les officiers allemands ont des visages plus intelligents que les nôtres…ce sont des hommes intelligents qui ont choisi ce métier, tandis que chez nous ce sont tous des imbéciles. Dans leurs premiers rapports les Allemands notent que la population est fortement impressionnée par la discipline de la troupe.»

«Le 1er juillet, Simone de Beauvoir, de retour à Paris, fait une grande promenade en banlieue dont elle rentre en auto-stop. « Comme l’auto s’est arrêtée prés d’un pont, un soldat allemand nous lance d’un camion un paquet de chocolat. Il y en a au bord de la route qui causent gaiement avec de jolies filles. Et le type [le conducteur] me dit : « Il y aura bien des petits Allemands de fabriqués ! » J’ai entendu dix fois cette phrase, et jamais elle n’impliquait de blâme.»

«La haine agressive avait alors souvent fait place chez les vaincus à une admiration soumise et fascinée pour leurs vainqueurs.»

«Le 9 juillet 1940, Copeau, se rendant à Dijon, croit voir que les femmes commencent à se rapprocher des Allemands, plus séduisants que les chétifs réformés francais ou les vieillards étiques demeurés en ville.»


Entretien avec Jacqueline Pardon / Geneviève de Gaulle Anthonioz / Internet (extrait):

«Quant aux premières réactions à la vue du soldat allemand, elles diffèrent quelque peu selon les personnes. Jacqueline pardon reconnaît volontiers …

… avoir été émue de se trouver face à ces soldat qui étaient jeunes et beaux et qui dégageaient une puissance et un romantisme incroyables, nous ne pouvions nous empêcher de ressentir une certaine admiration pour ces vainqueurs que nous rencontrions pour la première fois, et il y avait en même temps une certaine ambiguïté de sentiments lorsqu’on réalisait que nous étions les vaincus.»

«Les premiers sentiments de Jacqueline Pardon sont ceux d’une jeune fille qui se trouve seule pour la première fois face à la virilité et a la puissance du soldat.»

«Geneviève de Gaulle est, elle aussi, très troublée la première fois: «des espèces de dieux de la guerre, vêtus de blousons et de bottes de cuir noir, coiffés de superbes casques.» Le soldat allemand ne laisse jamais les jeunes filles indifférentes. Elles sont impressionnées, émues, troublées, révoltées ou tristes mais jamais indifférentes.»


Gérard Walter / La vie à Paris sous l’occupation / 1940-1944 / Armand Colin / 1960:

«Apathie, indifférence totale
On fraternisait avec les Fridolins :
Oh! Qu’y sont beaux! Voyez-moi ces beaux hommes!
Ebahissement émerveillé, admiration du vainqueur, mépris envers les dirigeants francais.»


Vercors / La bataille du silence / Exeter Product 2 / people.ex.ac. Internet / UK (extrait):

«A Saintes, me dit ma mère, la population avait fait aux vainqueurs un accueil chaleureux, les filles agitant des mouchoirs, des écharpes pour ces jeunes motards athlétiques, beaux comme des dieux et qui les regardaient en riant. Ah ! dans une autre guerre, qu’il eût été apaisant de pouvoir me réjouir de cette concorde, de pouvoir croire à cette réconciliation ! Hélas ! dans cette attitude des Français, je ne pouvais trouver que lâcheté ou aveuglement, sans même savoir ce qui serait le pire. Des lâches, la première peur passée, peuvent se reprendre, se réveiller. Des aveugles risquent de n’ouvrir les yeux que lorsqu’il sera trop tard. (Vercors, La Bataille du silence, p. 112)»


Alain Brossat / les tondues/ Pluriel / Manya / 1992:

«C’est le temps ou celles qui - comme la presse de Vichy - trouvaient beaux les soldats du Reich et avachis leurs compatriotes males et vaincus, paient pour tous ceux, (maréchalistes fervents ou non), qui ont partagé ce sentiment, pour tous les Montherlant prosternés devant tant de beauté aryenne.»

«Elle devient [Mireille Balin] l’amante d’un officier viennois, rencontré, bien sur, dans les salons d’Otto Abetz ; il est, évidemment, jeune, beau et musicien.»

«Et de beaux hommes. Celle-là, la Maria, qu’est passée, c’est une dangereuse. Qui les regrette. Qui voulait partir avec eux.»


Eric Alary / les Francais au quotidien / 1939-1949 / Perrin / 2006:

«Le 21 juin 1940, dans le journal à quatre mains, Benoite et Flora Groult expriment leur amertume en décrivant l’arrivée des Allemands à Paris; elles résument le sentiment d’une grande partie de la population parisienne. L’une des sœurs écrit : j’ai été en ville ; je l’ai vu, sur des voitures grises, camouflées à l’aide de branches, raides, rouges, immobiles, tout à fait des hommes normaux. Beaux pour la plupart, avec des nuques droites et des équipements tous pareils, ce qui surprend. Ils n’avaient pas l’œil arrogant du vainqueur, ils étaient impassibles, à accomplir leur mission.»


Jean-Paul Picaper / Ludwig Norz / Enfants maudits / Syrtes / 2003:

«C’était une époque inimaginable. Moi j’ai vu des femmes qui ont fait bien pire sans avoir d’enfants. Les salles de classes étaient réquisitionnées par les soldats allemands et j’y ai vu des scènes qui n’étaient par très jolies avec les femmes du bourg.»

«Celui qui lui rend cet aimable service est beau. Son uniforme de la Wehrmacht lui va comme un gant. Il a de bonnes manières et il est instruit.»

«Ils étaient beaux, sportifs et souvent cultivés.»

«Elles admiraient ces Allemands, qui ne ressemblaient guère à l’image caricaturale qu’en avait laissée la guerre de 1914-1918, et leur semblaient bien différents des farouches soldats venus égorger les Francaises et les Français, conformément aux paroles de l’hymne national.»

«Fritz avait environ vingt cinq ans, il était séduisant, cultivé, de bonne éducation.»

«Ton père était un homme superbe, à l’élégance rare.»

«Ma mère, elle, était éblouie par sa stature et son physique.»

«Depuis qu’elle s’était éprise de Kurt, ma mère s’était mise à l’étude intensive de l’allemand, passant ses journées à potasser la langue de son héros. Elle y mettait plus d’entrain qu’au programme du bac.»

«Il paraît que c’était un bel homme, un type dans le genre de Curd Jürgens. Il jouait du piano et du violon.»

«Derrière ses volets mi-clos, l’habitante de l’Ile de Ré, comme beaucoup de ses compatriotes, a donc vu parader des vainqueurs jeunes, bien équipés, souvent motorisés, solidement armés et étroitement muselés. Même s’il avait de quoi arracher des larmes, le spectacle devait faire impression. Ce qui fut le cas.»


L’express du 16.04.2008 / Les derniers secrets de l’Occupation / Les alcôves de la collaboration / 1940-1945, années érotiques, Patrick Buisson / Internet (extrait):

«Toutes les filles leur courent après. Les jeunes officiers de belle stature et de type archange, dont on admire les imperméables gris et les capes, sont particulièrement entourés.
«Leur casque est d’un coiffant !» s’enthousiasment des dames sur leur passage….

«Honteuse impudeur de ces grues. Elles leur offraient des oranges et moi j’aurais voulu les larder de coups de fourchettes, ces chiennes en chaleur. Comment ne pas avoir plus de patriotisme ? France adorée, tu es trahie.»


Micheline Bood / Les années doubles / Journal d’une lycéenne sous l’Occupation / Robert Laffont / 1974 :

«Jacqueline Ducastel veut absolument s’en aller de chez elle et partir en Allemagne. Pour cela, elle a décidé d’avoir un gosse avec Richard, un de ses derniers Allemands.»

«Monique a quitté le lycée depuis lundi, elle prend des cours de sténo chez Pigier. Elle veut absolument travailler avec les Allemands. C’est son idée fixe. Elle me dégoûte en ce moment, celle-la. Elle est trop germanophile, et on ne la voit jamais rire qu’avec les Allemands. Elle m’avait écrit à Breteuil pour me dire que Jacqueline Ducastel devait se marier avec Erich (un aviateur viennois très sympathique). Jacqueline avait demandé la permission à sa mère qui l’avait traitée de chienne en folie et de toutes sortes de noms de ce genre.»

«Il [Kurt] était splendide aujourd’hui ; il est si mince et si svelte …et si souple. Il fait vraiment penser à un jeune dieu….Physiquement il est bien. Très brun, des yeux bleus, très grands, le reste n’a rien d’extraordinaire. Il est grand et bien bâti, très mince, des jambes fines. J’ai la ferme résolution de flirter avec lui ; ça me changera des camarades.»

«Il [Peter] a l’air tellement jeune et je le trouve si beau, avec ses cheveux dorés, ses yeux noisette piqués de points d’or, sa peau bronzée, et surtout son adorable petit nez qu’une vedette envierait. Et puis, avec lui, je sais parler allemand.»

«Il [Karl] était très chic avec son uniforme noir de tankiste et les têtes de mort d’argent. En plus, il a vraiment de beaux yeux.»


Kollektives Gedächtnis / Werner Mork / Als Soldat in Frankreich 1940 / Internet ( extrait ):

„Trouville. Von meinem Zimmer aus hatte ich das Vergnügen, in die Fenster einer Wohnung zu schauen, die von einer sehr hübschen Dame als mein Gegenüber bewohnt wurde. […] Nach dem ersten Besuch ergaben sich viele weitere Besuche, immer dann, wenn ich dienstfrei hatte. Es entstand eine sehr heftige, gegenseitige Zuneigung, die sehr stürmisch wurde. […] Die junge Dame war verheiratet, hatte einen kleinen Sohn, mit dem sie nun alleine lebte, denn der Mann, ein französischer Offizier befand sich im unbesetzten Teil Frankreichs [… ] Madame war eine bezaubernde, bildschöne uns sehr attraktive junge Frau, die voller Lebenslust und Lebensfreude war. Wir verlebten, in der leider nur kurzen Zeit wunderbare Stunden voller Zärtlichkeiten, die ich Jüngling, so noch nie erlebt hatte. Ich hatte mich in diese hinreißende Französin hemmungslos verliebt, ich war ihr total verfallen, aber das sehr gerne. Sie hatte ein unwahrscheinliches Temperament, das immer wieder mir ihr durchging. […] Aus moralischer Sicht war dieses Verhältnis natürlich verwerflich, einmal, weil es ein Verrat an der Freundin in der Heimat war und zum anderen, weil das doch auch ein Ehebruch war. […] Die liebenswerte Französin hatte mir ihrem Verhalten auch keine Probleme. […] Wie sie mir sagte, hatte sie sich im mich verguckt, weil ich so groß, so blond uns so stark wirkte, wie ein richtiger Teutone, meinte sie.“


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Fazit :

Les Français étaient vaincus, avachis, aveugles, apathiques, chétifs, indifférents, lâches, prosternés, avaient une admiration soumise et fascinée pour leurs vainqueurs.

Les Allemands étaient vainqueurs, jeunes, grands, beaux, forts, puissants, sportifs, athlétiques, minces, sveltes, souples, séduisants, romantiques, élégants, intelligents, cultivés, de belle stature, de type archange, groß, blond, stark, Teutone, virils, raides, rouges, bien équipés.

Les femmes francaises admiraient les soldats allemands, étaient impressionnées, émues, troublées, pas indifférentes, conquises, verguckt, avec du tempérament, étaient des grues, des chiennes en folie, des chiennes en chaleur, couraient après, voulaient flirter, perdre leur virginité, avoir un enfant, apprendre l’allemand, partir en Allemagne, n’étaient pas patriotes.


Claire Grube


Mü. 01.05.2008
Contribution N.6

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