L'ai lu hier, et j'ai beaucoup apprécié. Sans sombrer dans les travers de bien de ses prédécesseurs enclins à romancer leur intrigue, Monika Siedentopf nous offre un remarquable de travail d'enquête et d'analyse, outre de clore peut-être la très controversée affaire Prosper, du nom de ce réseau du S.O.E. surtout connu pour son sanglant démantèlement en 1943 par le S.D..
Elle confirme par ailleurs ce qui n'était jusque là qu'une hypothèse : le M.I.-6, à l'initiative de Claude Dansey, a bel et bien utilisé un agent triple, Henri Déricourt, pour infiltrer le S.O.E. et diffuser de fausses informations aux Allemands. Selon Mme Siedentopf, Dansey aurait effectivement sacrifié le réseau Prosper au profit des plans d'intoxication alliés de 1943.
Cela dit, mais peut-être est le fait que son ouvrage a, de toute évidence, été allégé pour le grand public quant aux renvois aux sources, elle ne produit guère de preuves à l'appui de ses dires, sinon, en substance, des témoignages de survivants de la communauté du renseignement anglais énoncés dès les années 80. D'où la question que je me pose : sa certitude découle-t-elle de preuves documentaires accablantes ou témoigne-t-elle d'un saut trop rapide aux conclusions ? |