Je dois dire que j'ai hésité quelques temps à ouvrir cette bio. Le personnage est si odieux, si indéfendable que je craignais quelque chose de répétitif dans l'abject qui pouvait déboucher sur un livre ambigu, un truc malsain. Mais non, Carmen Callil a su dès les premières pages écrire qui fut réellement Louis Darquier, son milieu, ses influences en interaction avec les forces politiques et culturelles violemment contraires qui secouèrent - et déchirèrent - la société française dans les années 20 et 30.
L'idée de nous faire passer du plan où sévit Darquier, un raté chronique, à celui où évolue sa fille Anne en Angleterre, future pointure de la psychanalyse qui finira par passer la ligne rouge et mourir d'une overdose une nuit, seule dans sa réussite et dans son affect, est très bonne.
C'est un livre fort et sans concession, écrit de manière franche et qui se lit à plusieurs niveaux.
RC |