Je lis dans certains livres de Mémoires (chez Simone de Beauvoir, entre autres) et dans les récits d'intellectuels français sous l'occupation une espèce de tentative de justification : "Je n'ai pas su que faire contre le nazisme et Vichy" ou "J'avais pas les contacts" qu'on peut comprendre comme "En tant qu'intellectuel(le), je n'étais pas préparé(e) à entreprendre quelque chose pour résister à la double dictature et puis, ça n'était pas mon rôle." C'est pratique comme défense, mais ça ne tient pas longtemps.
Je trouve cette "justification" oiseuse. N'était-il pas plus honnête de dire/d'écrire : "Oui, je n'ai pas osé entreprendre quelque chose" ou "je n'ai pas eu le courage de faire quelque chose contre le nazisme et l'Etat de Pétain". Personnellement, je trouve cet aveu beaucoup plus honnête et plus respectable.
Et puis, Frenay, Cordier, Manuel, Brossolette, Moulin, Cavaillès, Char, Albrecht, parmi des centaines d'autres, étaient bien des intellectuels, des poètes, des théoriciens. Ils et elles ont su trouver les contacts, fédérer les énergies aussi pour conjurer leur peur, non ?
Cordialement.
RC |