Bonsoir,
Cet antisémitisme ponctuel ou de circonstance est d'autant plus pernicieux qu'il est insidieux.
A propos de Léon Blum, Annie Kriegel [*] avait relevé les imprécations les plus virulentes publiées dans la revue de l'Internationale communiste "
Die Welt" du 16 février 1940 dont une traduction française circula en France, fin 1940 :
*** sinistre Blum; rusé politicien; traître; Tartuffe immonde; hideux d'hypocrisie jusqu'à donner la nausée à ceux qui doivent parfois l'approcher non sans répulsion; comédien consommé; le coeur froid et sec du répugnant personnage; l'assassin des ouvriers de Clichy; canaille politique; ses contorsions et ses sifflements de reptile répugnant; le chacal Blum; le gredin; le vil laquais des banquiers de Londres; le pourvoyeur des prisons et des bagnes; le récidiviste de la trahison; l'auxiliaire de la police; le mouchard Blum ***
Cette odieuse diatribe est signée : Maurice Thorez. Si certains "analystes" affirment que Thorez se serait borné à contresigner ce texte, il n'en est pas moins vrai que le Secrétaire général du PC assuma ce texte en le publiant dans ses oeuvres. (
Histoire intérieure du Parti communiste)
Comme le note Pennetier et Besse "
Le vocabulaire de Thorez a été rapproché du vocabulaire antisémite de l'extrême droite, cependant rien n'est explicitement antisémite, tout est insidieux".
Bien cordialement,
Francis.
[*] Annie Kriegel,
Le Pain et les roses, jalon pour une histoire des socialismes, Presses universitaires de France, 1968; chapitre intitulé "
Un phénomène de haine fratricide, Léon Blum vu par les communistes", p. 238 (cité par Pennetier et Besse).