Je viens de retrouver dans mes souvenirs du Tonkin ce compte rendu que j'ai fait sur une évacuation de THAT-KEE effectuée vers le 5 septembre 1949 par les éléments du 6° GSMP - Groupe de Spahis Marocains à Pied-
Peut-être que des partricpants s'y reconnaitrons. Merci à eux de me contacter
[ COMPTE RENDU de l’évacuation de THAT-KHE:]
LE CONTEXTE :
Route de THAT KHE à LANGSON
( RC4—partie LANGSON / CAOBANG) Une route défoncée, sinueuses, encastrée entre des pitons calcaires et un végétation dense . Longeant par endroit des rizières.
Une route propice aux embuscades - nombreuses depuis plusieurs mois.
L’évacuation doit avoir lieu par la route vers LANGSON; Le convoi est près au départ vers 14 ou 15 heures. L’attente dure longtemps. Le départ est donné vers 18 heures. Je me trouve dans un camion GMC avec deux camarades et un Légionnaire blessé. Dans la cabine se trouvent le conducteur et un passager. Plusieurs kilomètres après THAT KHE le convoi est pris à partie par des tirs d’armes automatiques venant des «». Les véhicules passent un à un en accélérant. La
route en très mauvais état longe une rizière. Il fait déjà nuit. Soudain le conducteur s’approchant trop près de la rizière perd le contrôle de son véhicule et c’est la culbute dans la rizière –côté d’où proviennent les tirs ennemis– Nous nous extirpons tant bien que mal de l’amas de paquetages sur lesquels nous nous trouvions. Pas de blessés à l’exception de notre malheureux Légionnaire qui souffre de l’épaule.
Nous nous précipitons de l’autre côté de la route pour nous mettre à l’abri derrière une diguette.
D’autres véhicules sont arrêtés et quelques civils sont près de nous à l’abri.
C’est la période de pleine lune. Celle-ci nous éclaire «en plein jour» favorisant la visée de l’ennemie.
Dès que nous nous montrons des rafales d’armes automatiques nous accompagnent.
Je dois pourtant retourner au camion chercher la troussede premiers secours pour soigner notre blessé. Ayant la garde du fanion de l’escadron je ne dois pas non plus l’abandonner. Malgré la peur qui me tenaille et, profitant d’une accalmie je traverse à nouveau la route, me cachant du mieux que je peux. Je fouille parmi les paquetages, récupère la trousse de secours, mon fanion et retraverse la route. A ce moment une nouvelle rafale me siffle aux oreilles. Ouf! plus de peur que de mal. (J’ai du battre le record du 100 mètres ! )
Mais ce n’est pas tout; il doit être deux ou trois heures du matin. Il faut que l’on puisse se tirer de ce mauvais pas. Les camions passent toujours un par un mais aucun ne s’arrête –trop dangereux– Je file sur la route au devant de la patrouille que je trouve quelques centaines de mètres plus loin. J’explique notre position. L’officier commandant ce détachement fait arrêter un véhicule et rapidement tout le monde embarque pour le cantonnement. La nuit a été chaude, mais sans casse. |