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A la lisière du champ historique : La Marche de René CLAUDE le samedi 20 octobre 2007 à 14h40

A la lisière du champ historique de Livres de Guerre (1870-1962), il y a deux conflits : la guerre de Crimée et la guerre de Sécession américaine. Les deux préfigurent le premier conflit mondial. Dans Le Figarôôô Littéraire de la semaine, on peut lire un compte-rendu du roman historique de E. L. Doctorow La Marche qui plonge dans la fournaise de la guerre de Sécession. Sans prendre partie ni pour les Yankees ni pour les confédérés.

Extraits de la critique :
De Ragtime à City of God, en passant par The Waterworks, E. L. (Edgar Laurence) Doctorow s'est fait connaître comme le grand romancier de New York, ressuscitant des fragments du passé de la capitale américaine dans de vastes fresques en costume d'époque. Chez lui, la vision historique est toujours doublée d'un point de vue politique : Le Livre de Daniel (1971), qui l'a fait connaître, était une réécriture de l'histoire du couple Rosenberg. Né dans le Bronx en 1931, petit-fils d'émigrés juifs russes, il veut embrasser dans son oeuvre la totalité du passé de sa ville et, à travers elle, de son pays, remonter aux racines de l'histoire contemporaine.
Avec The March, le huitième de ses romans traduits en français, le romancier s'éloigne de New York, de ses voyous et de ses musiciens, et trouve son inspiration dans les derniers temps de la guerre de Sécession, la marche destructrice du général Sherman à travers la Géorgie et les deux Caroline, en 1864-1865, après l'incendie d'Atlanta. La Marche n'est pas un récit linéaire, écrit selon un point de vue unique : comme la plupart des livres de Doctorow, il s'agit d'un roman unanimiste, fragmenté, plongeant le lecteur au coeur du destin et des réflexions de héros multiples, qui se croisent, ou pas, au gré de l'avancée des troupes de Sherman, et de la retraite des confédérés. (...)
Dans la lanterne magique de Doctorow, qui ressuscite le passé, on voit un monde en train de s'engloutir, et naître l'Amérique d'aujourd'hui. Le romancier fait montre d'une véritable empathie avec tous ses personnages : il essaie de comprendre, ne juge pas. Le lecteur, tour à tour, est amené à connaître les raisons de chacun. Même celles de Sherman, que les gens du Sud considèrent comme un boucher du Nord. Même celles de « frère un et frère deux », les odieux frères blancs de Pearl, les cruels fils du domaine, qui, pris dans la folie qui s'est emparée de leur monde, ne sont plus que deux adolescents perdus, voués au sang, à la boue et à la mort.(...)


La Marche est publiée par l'édition de L'Olivier qui propose un catalogue anglo-saxon contemporain très intéressant.

RC

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